C’était début avril, le vendredi 5 : le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé qu’il envisageait la légalisation du cannabis thérapeutique.
Ce serait « absurde » de ne pas y réfléchir, a-t-il assuré. Après tout, il semblerait qu’on soit nombreux à se dire… et pourquoi pas ? Selon une enquête publiée le 18 avril par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, plus de 9 Français sur 10 se déclarent favorables à une prescription « par les médecins dans le cadre de certaines maladies graves ou chroniques ».
Si l’on jette un coup d’œil aux chiffres donnés par l’antenne française de l’association Norml – créée en 1970 aux États-Unis et qui milite pour une réforme des lois sur le cannabis et autres stupéfiants – cela vaut le coup :
- La France compte cinq millions d’usagers dont plus de 700 000 usagers quotidiens.
- Près d’un usager quotidien sur deux l’utilise à des fins médicales.
A l’heure actuelle, pourtant, le cannabis – sa production, sa vente, et sa consommation – est bel et bien interdit en France. Pourtant les molécules de la plante, appelées cannabinoïdes, comme le tétrahydrocannabinol (THC) ou le cannabidiol CBD, ont des propriétés médicales reconnues. Elles sont anti-douleur, anti-spasmodiques (les patients atteints de sclérose en plaque sont particulièrement demandeurs), elles stimulent l’appétit, soulagent les nausées provoquées par les chimiothérapies. Dernier exemple en date de l’intérêt des patients et du monde médical pour cette plante : Olivier Blin, chef du service pharmacologie à l’hôpital de la Timone, à Marseille, travaille sur une étude mondiale visant à définir les effets du cannabis médical chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
« Ce n’est pas du tout l’effet du pétard que vous fumiez à 14 ans quand vous écoutiez les Doors »
L’animatrice Enora Malagré est atteinte d’endométriose, et fume du cannabis pour calmer les douleurs de cette maladie chronique. Lors d’une émission des Grandes Gueules, sur RMC, elle expliquait : « J’en achète sur Internet, sur le dark web malheureusement. J’ai aussi la chance d’avoir un très sympathique voisin qui m’en donne. Ce n’est pas du tout l’effet du pétard que vous fumiez à 14 ans quand vous écoutiez les Doors, ça n’a rien à voir ».
Les différences entre fumer un joint et consommer du cannabis thérapeutique ne sont pas énormes. Simplement, les défenseurs du cannabis thérapeutique souhaitent que celui-ci ne soit pas fumé – vu les effets nocifs de la fumée sur la santé… Ils proposent donc d’opter pour la vaporisation, les gélules, suppositoires, gouttes sous la langue, huiles, patchs… Bref, tout ce qui n’est pas issu d’une combustion !
« Le cannabis thérapeutique est moins dosé en THC »
Par ailleurs, les recherches se concentrent sur le CBD, qui à la différence du THC, ne provoquent pas d’effet « défonce ». Ainsi, si vous êtes adeptes de cannabis récréatif, vous choisirez des variétés de plante riches en THC, et si vous êtes adepte de cannabis thérapeutique, celles riches en CBD auront votre préférence… (Enfin, sauf si vous voulez allier les deux effets !) « Le cannabis dit « thérapeutique », autorisé dans certains pays et Etats américains, est simplement plus légèrement dosé en THC que celui « de la rue » », résume le journal Le Monde.
C’est pour cela que de nombreuses boutiques vendant des produits à base de CBD – dérivé « légal » du cannabis – fleurissent en France ! Chocolats, tisanes, bonbons… Les produits riches en CBD sont présentés comme relaxants. Et tolérés si le taux de THC est inférieur à 0,2%.
Si ces produits sont souvent consommés dans un objectif thérapeutique, pour soulager la douleur, ils sont cependant vendus « sans ordonnance et sans contrôle médical », s’inquiète, sur France 3, Alexandra Gentil, médecin tabacologue et addictologue au CHU d’Angers.
Pour les pro-cannabis, la boucle est bouclée : si ce dernier était légalisé, la consommation, bien réelle, de cannabis thérapeutique, serait encadrée, et surveillée ! Après tout, si l’on vend des médicaments fabriqués à partir de molécules comme l’opium, pourquoi ne pas en fabriquer à partir de cannabis ?
Bonjour, j’en suis a mon cinquième cancer et grâce au cannabis j’ai pu surmonter les douleurs opératoires et les chimios, il est grand temps de le trouver en pharmacie, arrêtons l’hypocrisie…
Bonjour Chris,
merci pour votre témoignage.
je souffre de douleurs chroniques c’est atroce et ça me bouffe ma vie (ce qu’il me reste à vivre je vais avoir 73 ans et parkinson). je suis pour le cannabis therapeutique et à mon age je me fiche completement des effets secondaires. Va t il falloir me remettre à fumer ? J’ai arrêter la cigarette il y une quinzaine d’années va t il falloir m’y remettre pour essayer un joint ?
Merci Sanchez pour votre témoignage.
On passe à côté d’un super médicament
Qui pourrait soigner et guérir plein de maladies et moins d’effets secondaires
Cette plante a permis à Monfils de vivre avec une certaine qualite
Merci pour ce témoignage Tetaz.
La légalisation du cannabis est nécessaire. Il y a plusieurs millions de consommateurs en France qui sont condamnés à des produits coupés et plus dangereux et enrichissent les gangs. Les pertes en termes de TVA sont énormes pour l’État qui jure d’éradiquer cette plante depuis 1970 (au moins) sans aucun résultat.
On (les lobbys pharmaceutiques?) prétend que le cannabis mène aux drogues dures ce qui est une légende urbaine idiote, par contre, il y a des pubs pour l’alcool partout sur nos murs, l’alcool c’est plus de 40.000 morts par an en France. Cette législation qui ménage une des drogues les plus dures pour diaboliser la drogue la moins forte est idiote et correspond à un gaspillage d’argent. Il serait temps que l’on tire les conclusions des expériences néerlandaise, portugaise, uruguayenne ou autres… Bien cordialement.
Merci pour votre contribution à ce débat Rosière.