38 % : c’est la part des émissions de Co2 rejetées par le secteur des transports en France. Pour la réduire, quoi de mieux que la voiture électrique ? Moins de gaz à effet de serre à l’utilisation, moins de dépendance au pétrole, une meilleure qualité de l’air. L’État l’a bien compris. Objectif pour 2040 : plus aucune vente de voitures neuves utilisant de l’essence ou du diesel. De son côté, la filière automobile s’est engagée à multiplier par cinq les ventes de véhicules électriques (2,5 % des nouvelles immatriculations actuellement) d’ici à 2022.
Pourtant la voiture électrique, ce n’est pas exactement la panacée. Pour s’en rendre compte, il faut s’intéresser à son cycle de vie complet : depuis sa fabrication jusqu’à son recyclage, en passant par l’énergie qu’elle utilise. En France, elle provient à plus de 70 % du nucléaire, qui n’émet par de gaz à effet de serre.
Après 80 000 km, l’électrique devient intéressant
Le problème des voitures électriques, c’est leurs batteries. Presque toujours au lithium, elles sont difficilement recyclables. Elles sont pratiquement toujours fabriquées en Chine, dont le mix énergétique repose encore majoritairement sur le charbon, très polluant. L’impact environnemental de ces batteries vient donc plomber les véhicules électriques, qui ont pourtant l’avantage indéniable de ne pas utiliser d’énergies polluantes (essence ou diesel) comme carburant.
Dans ce cas, « si l’on compare véhicule électrique et véhicule thermique, l’écart en impact carbone est moins grand qu’on pourrait le croire, affirme Patrick Valaix, qui a longtemps travaillé au sein du groupe PSA. Même à l’horizon 2035, où l’on anticipe que la Chine aura acquis un mix énergétique plus vertueux (plus d’énergies renouvelables et de nucléaire), on ne rejetterait que 20 % environ d’émissions en moins avec une voiture électrique. »
« En fait, un véhicule électrique ne devient intéressant, d’un point de vue écologique, qu’au-delà de 80 000 km, indique Patrick Valaix. Pour que l’impact du véhicule électrique soit optimal il faudrait développer de manière considérable les énergies renouvelables et fabriquer les batteries en Europe. »
La voiture électrique est-elle faite pour vous ?
Pour savoir si l’achat d’un tel véhicule est intéressant pour vous, voici un petit test (pas très scientifique, on vous l’accorde) :
- Vous vivez en ville ?
- Vous avez l’intention d’effectuer tous vos trajets domicile-travail avec votre voiture électrique (30 km par jour en moyenne en France) ?
- Vous disposez d’un dispositif de recharge : prise dans le garage de votre maison, borne dans votre immeuble ou sur votre lieu de travail ?
- Vous avez mis de l’argent de côté (la voiture électrique est 50 à 60 % plus cher) ?
- Le numérique ne vous fait pas peur (le smartphone est utile pour localiser les bornes de recharge et deviendra très bientôt un moyen de paiement privilégié) ?
- Vous avez l’intention de rouler plus de 80 000 km avec votre voiture ?
Si vous cochez toutes ces cases, vous pouvez foncer, l’électrique est pour vous. Sinon, on glisse tout de même quelques conseils, à méditer au moment d’acheter une voiture (thermique cette fois-ci, c’est à dire alimentée à l’essence ou au gazole) :
- Evitez les modèles trop vieux, ils polluent davantage.
- Faites la guerre aux SUV. Leur bilan écologique est catastrophique, c’est Greenpeace qui le dit.
- Et tant qu’à faire, lorsque vous le pouvez, privilégiez le covoiturage, les transports en commun, le vélo ou la marche.
Que pensez vous de la voiture hybride?
@ Mireille Bastien Bonjour et merci pour votre message. Les voitures hybrides peuvent être une bonne solution sous réserve qu’elles roulent au maximum à l’électrique, ce qui est loin d’être le cas comme nous l’expliquons dans cet article : https://www.monquotidienautrement.com/chiffres/voiture-fonction-hybride-rechargeable-trajets-electrique/