Quand on songe aux espèces menacées, on pense au tigre ou au rhinocéros. Moins souvent au ver de terre. Si ce dernier ne figure pas encore sur la liste des espèces en voie de disparition de l’IUCN, sa population est en chute libre. Dans le monde, en 1950, on comptait jusqu’à deux tonnes de vers de terre à l’hectare dans les champs. Aujourd’hui, on n’en compte plus que 200 kilos. C’est ce qu’a montré une grande étude publiée dans Science en 2019.
Pesticide et changement climatique mettent à mal les vers de terre
En cause ? Les pesticides répandus sans parcimonie dans les champs. En France, des études ont montré que les sols cultivés avec engrais chimiques et pesticides abritaient deux fois moins d’espèces de vers de terre que les prairies. Dans certaines exploitations, ils ont même presque totalement disparu.
Le changement climatique n’est pas en reste. « La tropicalisation du climat, l’incertitude, l’imprévisibilité et les grosses variations climatiques associées à l’effet de serre risquent de mettre en danger les vers de terre, d’autant que nous ne savons pas s’ils pourront s’adapter suffisamment vite à ces changements très rapides », explique Jean-François Ponge, enseignant-chercheur au Muséum national d’histoire naturelle (laboratoire Mecadev, mécanismes adaptatifs et évolution), dans Libération.
La disparition de ces animaux peu ragoûtants n’émeut pas grand monde. Pourtant Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, explique dans l’Opinion que « la baisse du nombre de vers de terre est bien plus préoccupante que la disparition du rhinocéros blanc ou du tigre de Sumatra, qui n’ont jamais été des espèces très abondantes. La diminution rapide des espèces les plus communes, en revanche, prépare le lit à de futures extinctions de masse. De ce point de vue, il s’agit bien d’un anéantissement biologique. »
Les vers de terre, ces discrets ingénieurs du sol
Les vers de terre sont indispensables à la bonne santé des sols. Ils constituent entre 60 à 80 % de la biomasse animale des sols. Ils y creusent des galeries et aèrent ainsi les terres, apportant de l’oxygène aux racines des végétaux. Ce faisant ils labourent et homogénéisent les sols, en ramenant à la surface du sol plus en profondeur et inversement. « En labourant les sols, parfois jusqu’à deux mètres de profondeur, les lombrics permettent aux végétaux d’avoir un meilleur accès à l’eau. (…) Les sols où il n’y a plus de vers de terre deviennent stériles », expliquait le cultivateur et agronome Christophe Gatineau dans une lettre adressée en 2019 à Emmanuel Macron, intitulée ‘Le ver de terre est en urgence absolue ‘. Les galeries creusées par les vers permettent enfin d’enterrer profondément le carbone dans le sol.
Sans le travail des verres de terres nos sols s en porteront très mal. En effet grâce au travail sans arrêt des verres de terres que nos sols respirent, et se fertilisant…..