Dans la restauration, dans les transports, dans la santé… partout les entreprises peinent à recruter. Elles sont près de 75 % à rencontrer des difficultés, selon le ministère du Travail. Pour la majorité des patrons, les causes de ce désagrément semblent identifiées : pas assez de CV, pas assez de candidats avec les bonnes compétences, voire des demandeurs d’emploi trop exigeants et pas assez travailleurs. Sauf que plusieurs études sont récemment venues mettre à mal ces préjugés. Et placent plutôt en avant la responsabilité des employeurs dans leurs difficultés de recrutement.
Une étude de la Dares, le service statistique du ministère du Travail publiée en juin 2022, montre ainsi que les patrons qui rencontrent le plus de difficultés à recruter sont ceux qui reconnaissent que les conditions de travail proposées sont elles-mêmes difficiles. Sans surprise, les postes qui impliquent des contraintes physiques, le port de charges lourdes, un bruit important, la manipulation de produits chimiques, ou encore le travail de nuit ou en horaires décalés attirent moins. D’ailleurs, ces employeurs ont non seulement des problèmes de recrutement mais aussi des difficultés pour que leurs salariés restent dans l’entreprise.
Peu d’efforts sur les salaires et les conditions de travail
Dans une autre étude, publiée quelques semaines plus tôt, les auteurs analyse le marché du travail américain à la suite de la crise financière de 2008, pour en tirer des enseignements sur la situation en France. Conclusion : aux États-Unis, les problématiques d’embauche étaient surtout dues au fait que les employeurs ont fait moins d’efforts en terme de salaires et de conditions de travail.
Dans une étude de France Stratégie cette fois, les auteurs expliquent que les entreprises ont du mal à trouver de nouveaux collaborateurs, principalement en raison de « facteurs non observables », c’est-à-dire qui est difficile à mesurer, à objectiver. Sont cités, la gestion des ressources humaines, le management, la psychologie du chef d’entreprise ou encore l’image de marque de l’entreprise.
À chaque entreprise de trouver les bonnes solutions pour améliorer ses conditions de travail et réduire la pénibilité. Car c’est aussi -et peut-être surtout- à elles de faire des efforts pour garantir une qualité de travail à ses salariés.