Le processus s’est terminé le 29 novembre, après de longs et âpres débats autour de la biodiversité menés depuis l’été au sein des institutions européennes. Les États membres de l’UE et le Parlement se sont entendus sur l’adoption d’une loi sur la restauration de la nature, un texte qui prévoit de restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030. Puis 60 % de ces surfaces d’ici à 2040 et 90 % d’ici à 2050. Une loi qui transcrit dans le droit européen le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) Kunming-Montréal, établi lors de la COP15 biodiversité.
Ce texte répond à la nécessité de faire face à l’érosion de la biodiversité, qui a également des impacts sur le réchauffement climatique par exemple via l’absorption du carbone. Selon des données européennes, plus de 80 % des habitats naturels de l’Union européenne sont dans un mauvais état de conservation. Les tourbières, dunes et prairies sont particulièrement concernées par cette dégradation. 70 % des sols sont également en mauvais état.
Une première édulcorée
La ministre de la Transition écologique espagnole, Teresa Ribera Rodriguez, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, s’est dite « fière » de la loi, « première en son genre » : « Elle nous aidera à reconstruire des niveaux sains de biodiversité et à préserver la nature pour les générations futures, tout en combattant le changement climatique », a-t-elle commenté.
Jusqu’ici, il n’y avait « aucune gouvernance de la biodiversité à l’échelle du continent » et le « concept juridique de restauration de la nature n’exist[ait] pas », a pour sa part décrit le Français Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen. « C’est donc une étape significative qui vient d’être franchie », a-t-il poursuivi. Même si le texte a largement été vidé de sa substance depuis le début des négociations, en raison des désaccords portés par le Parti populaire européen (PPE), conservateur, et le groupe d’extrême droite Identité et démocratie. Les plantations de haies et les créations de mares ont, par exemple, disparu des objectifs chiffrés.
Désormais, il revient à chaque État membre de l’UE d’adopter un plan national de restauration détaillant la manière dont il entend atteindre ces objectifs.