Date de publication : 05/06/2024
Prix : 21 €
Editeur : La Salamandre
« De 1999 à 2019, j’ai mesuré 11.103 chouettes dans 155 musées d’histoire naturelle du monde entier. » Dès les premières pages de Ma vie de chouette, écrite par Alexandre Roulin (il s’agit en quelque sorte de son journal intime) et Christine Mohr, le ton est donné.
Le biologiste ornithologue suisse et la professeure de psychologie nous offrent dix leçons de « morale sauvage ». Pour ce faire, ils s’appuient sur une impressionnante quantité de connaissances. Connaissances qui résultent d’un travail scientifique incroyablement approfondi. Quelques échantillons : le chercheur a posé des électrodes sur le crâne de 66 bébés chouettes (on vous rassure, cela ne les dérange pas) pour étudier leur sommeil. Il a dépiauté tellement de pelotes de réjection (des boulettes de régurgitation) qu’il a identifié 234.991 proies. Cela a représenté environ 80.000 pelotes et quatre ans de travail. A posé une centaine de nichoirs. S’est appuyé sur des échantillons d’ADN pour s’adonner à de la génétique des populations. Sachez que l’espèce a 45 millions d’années.
Le livre, ponctué de saynètes, d’anecdotes et de témoignages du quotidien du chercheur, se lit très facilement. À chaque page, on apprend un petit quelque chose sur ces beaux oiseaux de nuit. Que les chouettes ont 14 vertèbres (nous, 7) fort utiles pour retourner leur tête. Ou qu’elles ont une oreille plus haute que l’autre, ce qui leur permet de localiser leur proie car un son arrive un peu plus tard que l’autre selon leur provenance.
La psychologue avec qui le livre a été écrit est une experte des croyances populaires dont sont victimes les animaux sauvages et s’attache à les déconstruire. Voilà comment on finit par se dire, comme l’annonce le sous-titre du livre, que « la dame blanche n’est pas si différente de toi »…
En bref, on vous conseille de vous laisser embarquer dans ce récit pour tout apprendre sur la chouette effraie, un rapace encore trop peu connu.