Annie Genevard soutient le lobby des chasseurs, l’élevage intensif, l’utilisation des pesticides. Elle estime qu’il faut « alléger la paperasse, réduire les interdits. » L’ancienne secrétaire générale des Républicains (LR) est la nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts.
Modèle conventionnel
Avec cette ministre conservatrice, le gouvernement a choisi le soutien au modèle agricole productiviste et conventionnel. Son arrivée confirme le rétropédalage amorcé en février dernier pendant les manifestations des agriculteurs. Le média Reporterre rappelle ses propos qui dénonçaient « l’écologie punitive » lors des débats sur la loi d’orientation agricole, en mai dernier.
L’ancienne députée du Doubs met en avant sa bonne connaissance du milieu agricole. Cela suffira-t-il pour répondre aux risques climatiques et sanitaires qui menacent toujours plus l’agriculture ? Annie Genevard y sera immédiatement confrontée : fièvre catarrhale qui décime les élevages ovins et bovins, pluies continuelles qui perturbent les récoltes, souligne le Monde.
Contre les militants et la cause animale
Dans sa newsletter, le journaliste Hugo Clément rappelle l’hostilité de la nouvelle ministre aux militants écologistes et de la cause animale.
Annie Genevard s’est prononcée contre l’extension du délit de mauvais traitement animal aux transports et aux abattoirs. Elle s’est aussi opposée à l’aggravation des sanctions contre ceux qui maltraitent les animaux.
Pesticides : moins d’interdits
En début d’année, Annie Genevard a cosigné un “livre blanc” sur l’agriculture émanant du parti Les Républicains. Ils demandent notamment d’instaurer un “moratoire sur la suppression d’outils phytosanitaires”. C’est-à-dire suspendre toute nouvelle interdiction de substances chimiques.
Lors de son discours de passation avec Marc Fesneau, l’ancien ministre, Annie Genevard a dénoncé la « surinterprétation des lois européennes en France », en prenant l’exemple de l’interdiction d’un insecticide de la famille des néonicotinoïdes dans la culture des betteraves sucrières. Cette catégorie d’insecticides est pourtant considérée comme une tueuse de pollinisateurs par les scientifiques.
Vive la chasse !
Annie Genevard s’est aussi illustrée pour son soutien au lobby de la chasse. En 2015, elle s’est par exemple positionnée contre l’interdiction de la chasse à la glu. Cette technique “traditionnelle” de chasse aux oiseaux consiste à enduire des branches de colle pour les capturer. Cette pratique cruelle est désormais interdite en France à la suite d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne en 2021.
L’année dernière, Annie Genevard a déposé un amendement visant à s’opposer à l’interdiction de la chasse le dimanche. Une mesure pourtant plébiscitée par 78 % des Français, selon un sondage IFOP.