Quel est le secret du grand âge ? Pourquoi certaines régions sont-elles propices aux centenaires ? Si de nombreux chercheurs, anthropologues, sociologues se sont risqués à des hypothèses plus ou moins plausibles, il semble que même les premiers concernés soient bien en peine d’expliquer leur extraordinaire longévité. Marie-Rose Tessier, 114 ans et doyenne des Français affirmait sur France 3 en 2023 lorsqu’on lui demandait son secret : « Hélas, il n’y en a pas ! »
Toujours est-il que la France n’a jamais compté autant de centenaires. En 2024, ils sont 31 000. Soit cinquante fois plus qu’il y a cinquante ans.
En réalité, jusqu’au milieu du xxe siècle, « rares ont vraisemblablement été les humains ayant dépassé les 100 ans », nous rappelle une étude de l’Ined sur le grand âge, publiée en avril dernier. « L’augmentation du nombre de centenaires depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale est spectaculaire », estime-t-elle. Ils étaient une centaine en 1900 et déjà plus de 1000 en 1970. Mais leur nombre a quadruplé ces 25 dernières années et l’Insee projette plus de 200 000 personnes centenaires en 2070. Et 11 % des enfants nés en 2000 pourraient atteindre ou dépasser les 100 ans (16 % des filles et 4 % des garçons).
Après les centenaires, les super-centenaires
Tant et si bien que de nouvelles catégories de « vieux » sont apparues : Les semi-super-centenaires, âgés de 105 à 109 ans et les super-centenaires, âgés de 110 ans et plus. En France, ces derniers seraient aujourd’hui au nombre de 42. La Martinique, récemment déclarée « Zone bleue de longévité », concentre une importante proportion de ces centenaires et super-centenaires. Ils sont également sur-représentés en Guadeloupe, en Corse du Sud, en Haute-Loire, ou encore dans l’Essonne. Et sont très majoritairement des femmes. En 2022, sur les 39 super-centenaires décédés en France, 38 étaient de sexe féminin.
Reste qu’il nous faut (ré)apprendre à vivre avec nos aînés pour mieux penser nos relations et être à même de leur proposer des lieux d’accueil et des accompagnements adéquats leur permettant une belle fin de vie.