Les moules d’eau douce, vous connaissez ? Ces mollusques recouvraient autrefois les fonds de nos ruisseaux, rivières et fleuves. Ils ont connu un fort déclin à cause des polluants, notamment. Cet hiver pourtant, des moules d’eau douce ont été découvertes dans la Seine à Paris.
Qu’est-ce que c’est ?
En France, il existe 11 espèces de moules d’eau douce, également appelées naïades. Elles vivent dans la majorité des cours d’eau de plaine et de piémont. Elles peuvent vivre plusieurs dizaines, voire centaines d’années et passent le plus clair de leur temps tapies dans les sédiments à filtrer l’eau pour se nourrir. Certaines font la taille d’une amande, alors que d’autres tiennent difficilement dans la main et peuvent peser jusqu’à 1 kilo.
Elles ont un pouvoir de filtration exceptionnel qui épure l’eau. Une moule adulte est capable d’épurer plusieurs dizaines de litres d’eau par jour. Ce faisant, elles permettent à la lumière de pénétrer en profondeur.
Plus de moules, plus de vie
Les nénuphars, renoncules et autres végétaux aquatiques peuvent grandir plus vite, offrant à leur tour abri et nourriture aux poissons. En résumé : plus de moules, moins de polluants et plus de lumière, donc plus de vie dans nos rivières.
Mais depuis quelques décennies, ces mollusques sont devenues rares car menacés par les pollutions agricoles, l’aménagement des rivières et les épisodes de sécheresses.
Protection dans les Vosges
Face à ce constat, un programme pour la sauvegarde de la moule d’eau douce a été lancé en janvier dernier dans les Vosges. Il comporte notamment un plan de conservation de la mulette perlière, une moule d’eau douce.
Celle-ci a été surexploitée pour ses petites perles prisées des Ducs de Lorraine, avant d’être quasi anéantie par la pollution agricole. Un arrêté est en préparation pour assurer la préservation et la tranquillité des cours d’eau concernés.
Dépollution réussie à Paris
En janvier toujours, une autre bonne nouvelle est survenue : des moules d’eau douce menacées de disparition ont été retrouvées dans la Seine en plein cœur de Paris ! Elles confirment la propreté retrouvée des eaux de la Seine.
La présence de mulettes épaisse, mulettes des rivières et anodontes comprimées a été découverte à l’occasion d’une étude menée par l’Office Génie Écologique.
Ces moules presque disparues « ne s’installent que dans des eaux peu polluées », indique Vincent Vignon, qui a participé à l’étude. « C’est le fruit de 50 ans d’efforts d’assainissement via les stations d’épuration. » La modernisation du réseau d’eau avant les JO, en plus de bénéficier aux sportifs, favorise la biodiversité marine, y compris de ses espèces les plus fragiles !