Il y a les inconditionnels des boules de neige, des dés à coudre ou des bols bretons avec prénom inscrit dessus. D’autres préfèrent rapporter des étiquettes de bouteilles de bière, des sachets de sucre, des torchons de cuisine. Les plus chanceux de ces objets souvenirs finiront sur une étagère ou dans une vitrine. Les autres croupiront au fond d’un tiroir.
Prolongation
A chaque voyage, les touristes récidivent et ramènent magnets ou figurine du « must see » de leur lieu de vacances pour compléter leur collec’. Pourquoi s’échiner à rentrer avec des babioles? Parce que ramener un souvenir, c’est prouver qu’on est bien allé dans un pays d’abord. C’est jouer les prolongations du voyage et se donner l’impression de ramener chez soi des petits bouts de la contrée lointaine qui feront rêver une fois la grisaille revenue.
Miroir de soi
L’ethnologue Anna Zisman va plus loin. Pour elle, le souvenir de vacances, qu’elle appelle “l’ego-objet”, est un miroir de soi. Que le touriste investit et met en scène lors de son retour. On raconte où et comment on l’a acquis, les marchandages par lesquels il a fallu passer pour l’obtenir. Même s’ils s’avèrent complètement incongrus dans l’appartement, ils traduisent malgré tout un aspect de la personnalité de son propriétaire. A travers son achat, finalement, c’est un peu lui-même que le touriste raconte.
Accumulation
Oui, mais pourquoi alors les accumuler? C’est sur le blog de Vmoulin qu’on trouve la réponse. “Je pense que c’est en accumulant des petites choses futiles que l’on rend notre vie plus complète. Mon mode de vie c’est ça, j’ai choisi de concentrer mes loisirs en collectionnant des petites choses amusantes et je trouve ça sain.”