C’est un endroit qui est resté dans son jus depuis des années. Un établissement qui a connu l’époque des Halles et du Marché de Gros et dont l’aspect a peu changé depuis l’après guerre. A peine quelques coups de pinceaux pour rafraîchir la peinture. Mais tous les éléments du décor sont là: un grand comptoir, des verres qui attendent d’être essuyés, des portes avec l’inscription « téléphone », « toilette », « office », boiseries et banquettes de moleskine. Attablés sur la terrasse, un couple déguste un dessert à deux. Un solitaire sirote son ballon de rouge grenat au comptoir. Les serveurs ont la gouaille parisienne. Le bruit de la machine à café entrecoupe les conversations. Ici, presque tout le monde se connaît. Ici, c’est le Tonneaux des Halles, un bistrot au coeur de Paris.
Culture populaire
Derrière le comptoir, Boris, la trentaine, gère le lieu. C’est son père, venu de l’Aveyron, qui a racheté “le Tonneau” il y a une vingtaine d’années. Et Boris s’efforce, avec les habitués, de faire perdurer l’esprit authentique qui y règne. « On voit émerger toute une génération qui ne connaît que les chaînes de restauration. Nous, on essaie de garder le cachet du lieu et l’état d’esprit afin que ceux qui sont venus à n’importe quelle période puissent reconnaitre le lieu.” Quand son père a racheté ce bistrot, la rue Montorgueil était truffée de boucheries et de fromageries. Désormais, son enseigne est entourée d’un super marché bio, d’un bar à salades et de boutiques de fringues. “Le bistrot appartient à la culture populaire de Paris mais sans être snob. C’est un lieu de rencontres, un endroit où les classes se mélangent. On ne trouve pas cette convivialité dans les restaurants ou les brasseries.”
“Nous ne travaillons que du frais”
Sur la carte, les très traditionnels entrecôtes, cuisses de canard, tête de veau, andouillettes et autres pavés de rumsteck, côtoient des créations plus osées du chef Julien. « A côté de nos cinq plats de base, on fait une cuisine un peu plus sophistiquée. D’une manière générale, on cuisine ce qu’on a envie de manger! » Si au Tonneau des Halles on peut s’accouder au zinc pour boire un petit noir ou s’attabler pour manger, le bistrot étanche aussi les soifs avec du bon vin. Pas question de faire leur promo sur les vins naturels ou bio qui sont servis, garantir les produits les plus naturels possibles est une religion pour Boris. La formule de midi est à 16 euros, la plus élevée grimpe à 25 euros. “Nous ne travaillons que du frais donc ça a une répercussion sur le prix” explique Boris. Mais l’essentiel pour lui, c’est avant tout de faire partager à ses clients « une bonne bouffe », dans la plus pure des tradition parisienne.
Le Tonneau des Halles
28 rue Montorgueil, Paris 1er