Les tours reviennent à la mode. Pas étonnant quand on sait que la moitié de la population vit en ville et que les tours peuvent proposer une bonne solution au manque de logement, à la densité de la population et à la pénurie de terrains constructibles. De plus, en regroupant sur un même site plusieurs activités, elles peuvent contribuer à la réduction des transports urbains.
Besoins en énergie
A Paris, depuis la Tour Montparnasse et les tours de Beaugrenelle érigées dans les années 1970, il n’y avait pas eu de nouveaux IGH (Immeubles de grande hauteur au delà de 50 mètres). Préoccupations écologiques obligent, ces projets qui se multiplient dans la capitale prévoient des tours « vertes ». Eoliennes sur les toits, collecteur d’eau de pluie, panneaux solaires : la tour écolo doit émettre le moins de polluants possible, tout en réduisant ses besoins en énergie. Place à des matériaux plus respectueux de l’environnement comme le verre et l’acier.
Pompes à chaleur
Hypergreen n’est pour l’instant qu’un concept développé par l’architecte Jacques Ferrier et le groupe Lafarge. Ce projet de tour de 246 mètres de haut avec une surface exploitable de 94 000 mètres carrés est censé accueillir commerces, bureaux, logements, espaces verts, loisirs et parkings. Afin de générer 70% de l’énergie dont elle aura besoin, il a été prévu, outre le trio habituel éoliennes, récup’ des eaux de pluie et panneaux solaires, une climatisation naturelle, des pompes à chaleur géothermiques. Pour la construction, la résille entourant le batiment sera composée d’un béton à ultra-performance qui réduira la quantité de matières premières utilisées en allégeant le poids total de l’édifice. Dalles, voiles et poteaux seront bâtis à partir d’un béton qui réduit les nuisances sonores.
L’ère des tours?
Vertes ou pas, les tours demeurent énergivores. « S’autoalimenter en énergie, ce n’est pas réduire sa consommation », affirmait Jean-Philippe Hugron, doctorant à l’Institut d’urbanisme de Paris , à novethic. Et la consommation de ces immeubles serait largement au dessus de ce que prévoit le plan climat ( 150 kWh par mètres carrés et par an, contre 50 kWh/m2/an).
En attendant les réalisations parisiennes, l’ère des tours peine à voir le jour en Ile de France : un projet de tour de 130 mètres vient d’être abandonné à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), la ville de Courbevoie a rompu les négociations avec les promoteurs de la tour Phare (300 mètres) à la Défense. Tandis que dans le quartier des Damiers, toujours à Courbevoie, la construction des deux tours Hermitage (307 mètres), qui devraient accueillir des logements de luxe, des bureaux et des commerces, est très incertaine.