Les AMAP sont nées il y a 10 ans. pour an savoir plus, nous sommes allés interviewer Jérôme Dehondt, porte parole du Miramap, le mouvement inter-régional des AMAP.
Comment sont nées les AMAP ?
Ce type de partenariat solidaire entre un groupe de consommateurs et un paysan a été observé dans le monde entier. Dans les années 70, au Japon, des mères de famille se regroupaient déjà au sein de Teikei. Ces structures garantissaient l’achat de toute la production à l’avance d’un agriculteur ; en échange, ce dernier s’engageait à cultiver sans produits chimiques. A la même époque, en Europe, des expériences communautaires sur le même principe se sont développées. Les préoccupations étaient communes: lutte contre la disparition de petites fermes, souci de préserver une agriculture familiale et de qualité.
L’AMAP est née il y a dix ans, sous l’impulsion d’un couple de maraîchers près de Toulon, les Vuillon. Lors d’une visite à New-York, ils ont découvert le principe du CSA (Community Supported Agriculture) qui fonctionnait avec des paniers, et des consommateurs engagés auprès de leur fermier. A leur retour en France, les Vuillon ont présenté ce concept lors d’une réunion organisée par ATTAC à Aubagne.
Comment le concept a-t-il été accueilli ? Et qu’est-ce que MIRAMAP ?
De manière fulgurante! Le contexte de l’époque était propice. Nous étions alors en pleine réflexion autour de la souveraineté alimentaire, de la mal-bouffe et la crise de la vache folle était encore présente dans les mentalités. Très vite, le modèle a essaimé dans toute la France dans une volonté de laisser les acteurs de chaque région de s’emparer du modèle, de l’adapter à leur propre situation. Le mouvement s’est progressivement structuré, par la création de réseaux des AMAP, essentiellement au niveau régional, puis plus récemment, par la formation d’un mouvement inter-régional des AMAP (MIRAMAP).
Certaines Amap, notamment à Paris sont saturées. Est-ce qu’il n’y a pas un peu d’essoufflement?
On est arrivé aux limites de ce modèle de producteur familial capable de s’insérer dans un tel partenariat en raison du manque de producteurs. Le maraichage est particulièrement touché. Toutefois, d’autres filières se sont développées comme la pêche ou la boulangerie. Cet acte fort et militant va sûrement se déplacer vers l’aide à l’installation des producteurs.