« Quand je demande à mes enfants si on peut être heureux à l’école, ils rigolent et ils grimacent. Ils me disent : “Mais c’est pas fait pour ça ! C’est impossible !” », raconte Nathalie de Boisgrollier. Face à ce constat, cette mère de famille s’est dit qu’il fallait agir. Elle a ainsi fondé OZE, une association d’aide à la parentalité, qui souhaite participer à l’amélioration des relations avec les enfants et les jeunes. Et qui vient de lancer le manifeste « Heureux à l’école ».
Mon Quotidien Autrement a rencontré Nathalie de Boisgrollier :
Comment est née l’idée de ce manifeste ?
Nathalie de Boisgrollier : Cette initiative part d’un constat. Celui du besoin d’une autre école. Les enfants ont soif d’apprentissage. Ils ont aussi des envies et des besoins, qui ne sont que trop rarement entendus. Mais il y a aussi les parents, angoissés par la scolarité de leurs enfants, les profs mal dans leur travail, l’éducation nationale et ses difficultés à recruter, le harcèlement à l’école, les décrocheurs, de plus en plus nombreux avant le bac, le massacre en première et deuxième années d’études supérieures… Il faut agir pour faire évoluer ce système.
Quel est le but du manifeste?
N de B : Le but est de réfléchir à l’école du XXIe siècle et de proposer une alternative, où l’enfant serait dans de meilleures conditions d’apprentissage. Nous voudrions réunir assez de signatures pour enclencher une réelle prise de conscience et pouvoir interpeller les candidats à l’élection présidentielle.
Quelles sont ses principales propositions ?
N de B : La priorité est de réorganiser le temps de travailler et de revoir les contenus enseignés. Il faut réapprendre à communiquer, qu’il s’agisse des enfants, des parents, des professeurs, des acteurs extérieurs à l’école. Tous doivent communiquer. L’école devrait aussi être un lieu où l’on développe l’intelligence émotionnelle. Il faut plus de théâtre, plus de sport, de littérature, de projets, pour permettre aux élèves de s’épanouir intellectuellement mais aussi émotionnellement.
Est-ce possible de « réinventer » l’école ?
N de B : Des initiatives le prouvent tous les jours. En 2019, un collège devrait ouvrir ses portes dans les Yvelines, permettant de faire sa scolarité en 3 ou 5 ans. Dans une autre école, il a été demandé aux élèves de réorganiser eux-mêmes leur cour de récréation. Les enfants ont mis en place des questionnaires, ont dû se concerter, participer à des collectes d’argent, faire des plantations dans la cour… Ils ont été les acteurs de ce changement. Cela les responsabilise. Autre exemple, en Asie, où mon fils a fait une partie de sa scolarité, on demande aux élèves de ranger et nettoyer eux-mêmes leur classe. Résultat, ils respectent davantage leur environnement. Il existe des dizaines et des dizaines d’exemples comme ceux-là.
Ces initiatives, certes prometteuses, mais isolées, peuvent-elles devenir la norme ?
N de B : Oui, car de telles initiatives ne sont pas nécessairement très coûteuses. Elles supposent par contre d’être prêt à bousculer l’emploi du temps, d’être moins obnubilé par le programme scolaire. Tout est une question de priorité. Par exemple, imposer la scolarité de 3 à 18 ans est-il vraiment prioritaire ? Cet argent ne pourrait-il pas être mieux investi ?
Pour découvrir en détail les propositions du manifeste, rendez-vous ici.
je suis brésilienne et dans mes recherches avec des enfants le but est de contribuer pour qu’on les écoutent et que à l’école les rapports avec les enseignants devienne aussi bien qu’avec leurs copains.
OUI !