21 poulets par m2 : le projet de méga-poulailler dans la Drôme

Une centaine de personnes ont manifesté devant la préfecture de la Drôme, à Valence, le 5 juin. La raison de leur colère ? Le projet de construction d’un méga-poulailler à Peyrins, une commune du département. Après une enquête publique, l’avis est favorable. Mais le préfet doit encore trancher.

Ce projet de poulailler géant est porté par deux agriculteurs de la commune. Ils sont en lien avec l’industriel agroalimentaire français Duc, numéro deux de la volaille en France. Ce dernier a déjà fait parler de lui avec un projet de méga-poulailler dans l’Yonne.

140 000 poulets sur le site

Un élevage de poulets existe déjà dans le village de Peyrins. Pour l’heure, c’est près de 30 000 volailles qui y sont présentes. Le projet consiste en une extension de l’élevage, passant à plus de 140 000 bêtes. D’après les estimations des éleveurs, à terme, plus d’un million de poulets seraient produits sur le site chaque année.

21 poulets par m²

Pour atteindre cet objectif, les agriculteurs souhaitent construire deux nouveaux bâtiments. La densité de l’élevage serait de 21 poulets par mètre carré. Autrement dit, chacun aurait l’équivalent d’une feuille A4 pour vivre, sans jamais voir la lumière du jour.

Une consommation d’eau équivalente à celle de 100 foyers

D’après le maire de la commune de Peyrins, Philippe Barneron (sans étiquette), le poulailler géant en projet aurait des besoins en eau équivalents à une centaine de foyers. L’élu s’inquiète devant les caméras de TF1, en rappelant que la ressource est précieuse dans la région. « Le syndicat des eaux ne peut pas fournir plus d’eau que ce qui est prévu actuellement, la canalisation n’est pas assez grosse, on ne peut pas leur emmener de l’eau potable supplémentaire pour leur élevage », argumente-il.

3 emplois sur le site

Si certains avancent l’argument de la création d’emplois pour justifier l’élevage intensif de poulets, ce n’est pas le cas pour ce projet. Le journaliste Hugo Clément le démontrait sur France Inter, en mars dernier, en révélant que seulement trois emplois étaient prévus sur le site pour s’occuper des 140 000 volailles. En concluant : « C’est là qu’on se rend compte que l’élevage industriel, en plus de polluer énormément et de faire souffrir les animaux, détruit aussi les emplois des paysans. »