L’année 2023 a connu un record pour l’aquaculture norvégienne. Les exportations de saumons d’élevage, dont la Norvège est le premier producteur mondial, lui ont rapporté 122,5 milliards de couronnes (10,8 milliards d’euros). Le pays a exporté 1,2 million de tonnes l’année dernière.
Cependant, l’Institut vétérinaire norvégien a dévoilé dans un rapport publié en mars, que près de 63 millions de saumons étaient morts prématurément dans les fermes piscicoles du pays cette même année. Il s’agit du taux de mortalité le plus élevé jamais enregistré : 16,7 %, contre 16,1 % en 2022. Cela représente un poisson sur six.
Des fermes d’élevage surpeuplées
La cause de cette mortalité ? La surpopulation des bassins. Cette dernière entraîne la prolifération d’un parasite : le pou du saumon. Pour remédier à ce parasite de manière « naturelle », les éleveurs ont introduit, depuis les années 2000, des poissons de roche (ou poissons nettoyeurs) dans les bassins. 34 millions en 2023. Le problème, c’est que ces derniers connaissent aussi un taux de mortalité important. Ils ne survivent que 18 mois dans les fermes d’aquaculture contre parfois 30 ans dans leur milieu naturel.
Étant donné que les poissons nettoyeurs ne suffisent pas à réduire la prolifération des parasites, il existe également des traitements pour soigner le saumon infesté. Des médicaments, mais aussi des traitements dits mécaniques. Ces derniers sont désormais privilégiés, car les poux sont devenus résistants aux médicaments. Le traitement mécanique consiste à sortir le poisson de l’eau, afin de le rincer et parfois de le brosser. Il est ensuite relâché dans le bassin d’élevage.
Du saumon malade exporté
Ces traitements mécaniques peuvent être nocifs pour les saumons. Toujours d’après l’Institut vétérinaire norvégien, en 2023, 33 % des morts étaient la conséquence de blessures ou traumatismes de ces traitements (contre 38 % de maladies infectieuses). D’après RFI, les saumons morts prématurément servent à nourrir les animaux ou deviennent du biocarburant.
Seulement, selon des médias norvégiens, certains saumons malades ou déjà morts lors de l’abattage pourraient atterrir dans nos assiettes. Or, seule l’exportation de saumons de qualité supérieure ou ordinaire est autorisée, pour maintenir la réputation de l’élevage norvégien. La consommation des saumons malades ne représente cependant aucun risque pour la santé humaine, car les agents pathogènes ne sont pas transmissibles à l’humain.