On parle régulièrement des émissions de gaz à effet de serre issues de l’élevage. Moins souvent de l’occupation des sols liée à la production de l’alimentation animale. Et pourtant, dans le monde, 33 % des terres cultivables (26 % des terres émergées non couvertes de glace) sont utilisées pour produire l’alimentation des animaux d’élevage, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
A l’échelle européenne, 71 % des terres agricoles, dont la moitié de prairies permanentes, sont destinées à nourrir du bétail, selon une étude de Greenpeace. Et en France, ce sont 40 % des terres arables qui sont destinées à l’alimentation animale, par ailleurs principal débouché industriel des céréales françaises.
Alimentation animale : entre 550 et 7.900 litres d’eau consommés
Les animaux d’élevage consomment aussi une importante quantité d’eau. On voit parfois passer le chiffre de 15 000 litres d’eau consommée pour produire un kilo de viande. Cette estimation est faite grâce à une méthode appelée « water footprint », qui prend en compte les eaux bleues (eau consommée par les animaux et l’irrigation des cultures), les eaux grises (eau utilisée pour dépolluer les effluents et les recycler, et les eaux vertes (eau de pluie). Mais cette méthode « a été conçue pour des sites industriels et ne tient pas compte des cycles biologiques, rappelle l’Inrae sur son site. En réalité 95% de cette empreinte eau correspond à l’eau de pluie captée dans les sols et évapotranspirée par les plantes, et qui retourne de fait dans le cycle de l’eau. Ce cycle continuera même s’il n’y a plus d’animaux. »
Les estimations varient néanmoins. Selon l’Inrae, on peut considérer qu’il faut entre 550 à 700 litres d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf. « En eau utile, il faut de 20 à 50 litres par kg dans le contexte français ». Selon l’association L214, il faut compter 7.900 litres d’eau pour obtenir un kilogramme de protéines carnées (contre 4.650 litres pour un kilogramme de protéines végétales).