Les terres agricoles dans le monde sont utilisées au moins à 70 % pour l’élevage, selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et plusieurs rapports de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation. L’élevage est ainsi le premier utilisateur des ressources terrestres de la planète.
Les terres sont occupées notamment pour faire vivre et grandir le bétail, ainsi que pour le nourrir. Parmi les terres occupées par l’élevage, 80 % sont des prairies, qui permettent par ailleurs de capturer du CO2 et évitent ainsi que ce gaz à effet de serre soit envoyé dans l’atmosphère. La majorité des terres agricoles occupées par l’élevage sont des terres non cultivables (prairies, montagnes, steppes, savanes), ce qui signifie qu’il serait très compliqué de les valoriser autrement et d’imaginer remplacer sur celles-ci l’élevage par la culture d’autres denrées alimentaires.
Ainsi, comme le relève l’institut, « si tout le monde adoptait un régime végétalien [vegan], il faudrait plus de terres pour nourrir l’humanité ». En effet, les aliments non consommables par les humains comme l’herbe, les feuilles ou les coproduits de la ferme ou de l’industrie agro-alimentaire (drêches, cannes de maïs, tourteaux…)« ne pourraient pas être valorisés par les animaux pour produire des protéines (viande, lait, oeufs) », ce qui les laisserait inutilisés. Il faudrait aussi consommer plus de produits végétaux pour satisfaire les besoins humains en calories, en protéines et en certains micronutriments.
La suppression de l’élevage diminuerait l’émission des gaz à effet de serre et économiserait de l’eau disponible pour d’autres besoins humains. « Néanmoins, l’impact exact d’un tel scénario devrait être analysé plus finement en prenant en compte l’ensemble des services et externalités environnementales de l’élevage ainsi que les modes d’utilisation des sols ainsi libérés. En effet, l’élevage permet d’entretenir des prairies permanentes qui sont propices à la biodiversité, qui filtrent l’eau et stockent du carbone », souligne encore l’Inrae.
Le sujet est très intéressant.
Les éléments chiffrés donnés ici donnent beaucoup à réfléchir pour mieux circonscrire le débat.