Direction la ferme des Prés d’Orée, sur la commune d’Orée d’Anjou (Maine-et-Loire), où nous retrouvons Michel Cussonneau et sa fille Line qui tiennent un élevage laitier bio. Le premier épisode racontait la conversion de la ferme en bio en 2016 ; le deuxième décrivait les critères à respecter pour faire du lait bio.
Qui dit élevage dit animaux sur lesquels repose la production et à bichonner. Comment faire en sorte de les respecter au mieux ? Quelles préoccupations Michel et Line ont-ils au sujet du bien-être animal ?
Un élevage laitier bio avec un cheptel à taille humaine
Déjà, la taille du cheptel joue pour beaucoup. Chez les Cussonneau, on compte 45 vaches. « Avoir peu d’animaux fait qu’on les connaît, décrit Michel. Elles ont toutes un prénom. On a un attachement personnel avec elles. Nos vaches sont bien plus qu’un numéro et je prends du plaisir à les voir vieillir. » Line complète : « Plus elles sont heureuses, plus on l’est aussi. »
Leurs vaches ont aussi toujours pâturé, elles vivent au maximum en plein air. Y compris les veaux juste après leur naissance. Michel et Line ont mis au point il y a environ cinq ans une sorte de système d’adoption, où des vaches nourrices alimentent les nouveaux-nés. « Oui, on sépare la mère de son veau, 12 à 24 heures après la naissance. C’est quand même notre gagne-pain de collecter le lait de la vache qui vient de donner naissance. Mais les veaux sont tout de même élevés par des vaches, les fameuses vaches nourrices, plus âgées et moins productrices. Et par ailleurs, on s’attache à faire boire aux veaux, [au biberon ou au seau] quand même le lait de leur mère pendant une semaine pour les anticorps et le colostrum », détaille Michel.
Des veaux qui font leur propre transition alimentaire
Ce système de vaches nourrices permet aux veaux de continuer à boire du lait pendant six mois, contre environ deux mois en élevage classique, ce qui évite à la ferme des Prés d’Orée de recourir à du lait concentré. Comme les veaux sont au pâturage, ils peuvent faire leur transition alimentaire eux-mêmes et s’immuniser naturellement contre certaines maladies, bien qu’il faille veiller à changer de parcelles régulièrement, pour éviter le parasitisme. « Après huit jours dans les champs, nos veaux sont déjà en train de commencer à manger de l’herbe. C’est joli à regarder », commente Michel.
L’agriculture bio renforce la bonne santé
Le fait d’être en agriculture biologique renforce aussi le bien-être animal. « Nos vaches vieillissent plus longtemps. Elles sont en pleine forme. Les vêlages se passent bien. Les veaux sont bien portants », continue Michel.
Qui conclut : « Le troupeau est à l’image de l’éleveur souvent. Si celui-ci est bien dans sa tête, ça participe aussi au bien-être animal. Il va avoir bien le temps d’être attentif à chacune de ses vaches. »