Terminée l’époque où les vins bio ou naturels étaient considérés comme des “petits vins” élaborés par des baba cool. Les viticulteurs sont chaque année de plus en plus nombreux à s’orienter vers un mode de production biologique. Selon l’Agence bio, de 1995 à 2009, “les surfaces de vignes conduites en bio ont été multipliées par 8”, passant de 4854 hectares à plus de 39 000. Le nombre d’exploitations engagées en bio a augmenté de plus de 31% en une année (3 024 exploitations fin 2009).Qu’ils soient rouges, blancs, rosés, moelleux ou mousseux, ces types de vins produits à partir de raisins biologiques sont régulièrement primés dans des concours nationaux et internationaux.
Ras-le-bol
Pourquoi un tel engouement pour des modes de production du vin plus respectueux de l’environnement? Les raisons sont multiples. Il y a la santé des vignerons, exposés pendant des années à des pesticides, engrais et autres traitements chimiques réputés cancérigènes. Celle des consommateurs également qui veulent de plus en plus de produits naturels et en ont assez des goûts uniformisés. C’est le ras le bol surtout des viticulteurs qui voient au fil des ans leurs vignes et leurs terres se déséquilibrer.
Les grands crûs s’y mettent
Après des essais, parfois infructueux, la dynamique bio est enclenchée. Certaines régions, comme la Loire ou le Jura, regorgent de jeunes vignerons qui se défont de la tradition et osent aller vers des modes de production à taille humaine et plus respectueuses de l’environnement. Mais la grande nouveauté c’est que les grands crus s’y mettent aussi. Du Bordelais à la Bourgogne, les grands noms semblent lassés du conventionnel et chimique. Les vignerons apprécient les saveurs retrouvées de leurs crus et la liaison avec leur terroir. Et ça ne semble pas se finir. Il faut quatre ans pour obtenir une certification « bio »: en 2012, le vignoble bio est appelé à doubler.