Lundi, pâtes. Mardi, tartes surgelées. Mercredi, pizzas… Jeudi ? On innove, du riz ! Manque de temps, d’envie, ou bien de connaissances, bien des jeunes sont plus que las de manger tout le temps la même chose, et surtout, de manger mal. Et c’est là qu’entrent en jeu les « telemadres », initiative géniale née en Espagne. D’un côté, on a ces mères au foyer, retraitées ou chômeuses, qui aiment cuisiner mais veulent aussi arrondir leurs fins de mois. De l’autre, ces jeunes actifs, ou ces étudiants, qui aimeraient à nouveau sentir leur cuisine se remplir des douces odeurs des plats « faits-maison » de leur enfance.
Des webmamans qui chouchoutent leurs webfistons
Les quatre fondateurs des « telemadres » faisaient partie de ces trentenaires fatigués de repas sur le pouce. Après avoir demandé aux mères de certains d’entre eux de leur préparer des tupperwares, contre rémunération, ils lancent un site et deviennent.. les premiers « telehijos » et « telehijas » d’une longue lignée. Ils parlent de véritable modèle social d’altruisme. D’autant plus d’actualité lorsque l’on connaît la grave crise dans laquelle s’enfonce l’Espagne.
Sur le site dédié, un forum permet de mettre en relation cuistots et jeunesse pressée. Généralement, les plats constitués de produits frais et sains coûtent 6 euros et l’un ou l’autre se déplace, mais certains plats sont également envoyés par taxis. La telemadre téléphone régulièrement à son enfant adoptif pour connaître l’état de son frigo, ses envies et ses goûts… A Madrid, comme à Barcelone, tout comme dans des villes étudiantes comme Pamplona, les telemadres font des ravages.
Bon, sain et… juste
Pourquoi ce choix ? Globalement, comme le souligne une étude de 2008 organisée par l’Association Nationale des Industries alimentaires (Ania), les gens sont de plus en plus préoccupés par la qualité mais aussi la facette « éthique » de la nourriture. Et puis, la famille chez les Espagnols, comme dans beaucoup de pays du Sud, revêt une importance indéniable. Les plats préparés par la mama espagnole sont donc particulièrement appréciés. Les jeunes salariés espagnols sont prêts à dépenser de l’argent pour manger bien, mais perçoivent aussi le côté solidaire de l’initiative. En France, ce système pourrait-il se développer?
Chez nous, il y a Super Marmite
En France, nous avons un concept qui s’apparente un peu aux telemadres espagnoles, les mamas en moins. Connaissez-vous Super Marmite ? Il vous arrive sûrement de cuisiner beaucoup trop et de vous retrouver avec une merveille culinaire qui ne profitera à personne. Direction : Super Marmite, donc. Un réseau social qui met en contact des cordons bleus et des personnes voulant manger des plats « faits maison » moins chers qu’au restaurant. En quelques clics, vous postez un descriptif de votre plat, voire une photo, le prix que vous en demandez, et surtout votre adresse. Allez jeter un coup d’oeil sur le site, vous verrez une carte de votre ville apparaître avec les plats pas loins de chez vous. Sur chaque profil, vous pouvez voir les évaluations, les commentaires et les notes laissés par les autres membres.
A tous les cuisiniers et cuisinières généreux : tentez l’expérience !