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Chaque année, Ophélie, pendant près d’un mois, laboure les vignes de Sébastien Riffault, vigneron de Sury-en-Vaux. Jolie jument, cette Ardennaise à l’impressionnante encolure, fait plus de bien aux vignes qu’une machine. “Lorsque les labours des vignes sont faits mécaniquement, il y a moins de biomasse dans le sol. Ceux-ci sont plus tassés près des racines et ça peut entrainer l’asphyxie des parcelles”, explique Sébastien Riffault.” Grâce au labour avec Ophélie, je constate une baisse de la mortalité des parcelles ; ça encourage l’oxygénation de la terre et l’enrichissement du terroir”
Pas d’artifices œnologiques
Sébastien Riffault est tombé dans le vin quand il était petit. Issu d’une famille de vignerons installée près de Sancerre dans la Loire, il a converti l’ensemble des douze hectares du domaine familial en culture bio. Pour lui, l’essentiel est que ses cuvées soient le reflet de son terroir. Alors, pas d’artifices œnologiques dans son vin (pas d’ajout de sucres, ni de levure, ni de sulfites) et pas de pesticides dans ses vignes : la vinification et la viticulture sont le moins interventionnistes possible et les vendanges sont manuelles.
Des petits plus qui font la différence
Pour compléter sa démarche, Sébastien Riffaut a décidé il y a deux ans de labourer deux hectares avec un cheval de trait. “Nous passons à quatre hectares cette année. Un tiers du domaine est maintenant labouré à cheval. Nous allons progresser petit à petit.” Est-ce que le passage d’Ophélie se ressent sur la cuvée? “Il faudrait avoir quatre ou cinq ans de recul. C’est un petit détail dans la production du vin mais ce sont ces petits plus, pour les sols et pour notre plaisir, qui feront la différence.”