Glaces, houmous, biscuits apéritifs, thé… depuis un peu plus d’un an, des milliers de produits ont été rappelés. Leur point commun : tous contiennent des graines de sésame, en provenance d’Inde, contaminées à l’oxyde d’éthylène.
Cette substance, synthétisée pour la première fois en 1859, est utilisée dans l’industrie à partir du 20ème siècle, comme réfrigérant, mais aussi comme arme chimique. Il entre notamment dans la composition du gaz moutarde. Plus tard, il est utilisé dans le secteur médical et dans l’agroalimentaire. Il sert notamment à stériliser les épices, à éliminer les bactéries.
L’oxyde d’éthylène : une substance cancérigène
En Europe, il est cependant aujourd’hui interdit. Précisément, il est toléré dans les produits alimentaires, mais en tant que résidu jusqu’à 0,05 mg/kg. La raison de cette interdiction ? Plusieurs études ont montré que l’oxyde d’éthylène est responsable de cancers et d’anomalies génétiques. Il est classé comme cancérogène catégorie 1, mutagène et toxique pour la reproduction.
Or, les graines de sésame en question contiennent de l’oxyde d’éthylène, à hauteur de 186 mg/kg. Soit plus de 3.500 fois la dose autorisée. Selon un rapport d’information adopté en commission des affaires économiques du Sénat, la présence de cette contamination est due à « des contrôles des denrées alimentaires importées défaillants ». Le document montre que ces graines contaminées sont importées depuis 2018 et que les contaminations sont fréquentes. La moitié des lots indiens contrôlés aux frontières de la France depuis le début de cette crise ont présenté des anomalies, explique le rapport.
Comment expliquer la contamination du sésame ?
Parmi les pistes permettant d’expliquer la présence de cet oxyde d’éthylène : la possibilité d’un traitement préventif par fumigation afin de réduire d’autres risques tels la présence de salmonelles. Ou bien l’usage du produit en tant que pesticide durant la production.
Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination, indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), à l’origine du rapport.
Mais le problème ne se limite pas aux graines de sésame. D’autres produits, comme le psyllium ou encore les épices sont fortement concernés.
Pour éviter de telles contaminations, le rapport sénatorial avance des propositions :
- durcir les contrôles européens, « avec peut-être la création d’une DGCCRF européenne » pour augmenter les contrôles aléatoires ;
- renforcer les contrôles nationaux, en augmentant par exemple les moyens de la DGCCRF ;
- privilégier les approvisionnements européens.
Pour connaître la liste des produits concernés :
Il vous faut aller sur cette page et cliquer sur le tableau Excel se situant après le 4ème paragraphe : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/sesame-psyllium-epices-et-autres-produits-rappeles-comprenant-ces-ingredients
La première information à immédiatement donner serait la liste des marques/produits concernés. C’est la première chose que je veux voir dans un tel article. Tout le reste est secondaire. Or, l’auteur n’en dit rien…
@ Jean Merci pour votre message. L’objectif de notre article était d’expliquer comment et pourquoi le phénomène était arrivé et comment on pouvait y remédier à l’avenir.
@ Jean Suite à votre commentaire, nous avons cherché et complété notre article. Vous pouvez trouver la liste des produits contaminés en allant sur cette page et en cliquant sur le tableau Excel se situant après le 4ème paragraphe : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/sesame-psyllium-epices-et-autres-produits-rappeles-comprenant-ces-ingredients