Avouez! Vous n’avez jamais compris ce qu’était un vin bio. Il est temps de se pencher sur la question puisque ce label fait de plus en plus d’émules chez les vignerons, heureux de respecter leur terroir, comme chez les consommateurs en quête d’authenticité.
Que se cache-t-il sous le label « bio » ?
Réponse en six points :
Le vin bio, c’est quoi ?
C’est le petit nom d’un « vin issu de l’agriculture biologique ». La partie bio ne concerne que la production du raisin en excluant les autres étapes comme la récolte, le pressage ou l’assemblage. En se soumettant à cette norme européenne, le vigneron s’engage à respecter le cycle naturel de la vigne et à ne pas utiliser de procédés nuisant à l’environnement ni à la santé humaine comme les pesticides ou les OGM. Il accepte de se soumettre à des contrôles d’organismes indépendants agréés par le ministère de l’Agriculture. Au final, c’est la certitude d’avoir au moins 95% de raisins bios dans la bouteille.
Seulement les raisins, vraiment ?
Un nouveau règlement européen, en 2012, instaure des règles de vinification. Un vin élaboré avec des raisins bio et respectant ces règles de vinification pourra désormais porter la mention : « Vin biologique ». Ces règles étaient déjà majoritairement respectées par les viticulteurs engagés de longue date et par vocation dans l’agriculture biologique.
Qu’est-ce qui remplace engrais et pesticides ?
En viticulture biologique, la priorité, c’est la vigne. Alors pas question de laisser le sol se détériorer. Le goût du raisin, et donc du vin, est en jeu ! Aux engrais chimiques (ou intrants) sont préférés des produits naturels et organiques, en quantité limitée. Pour lutter contre l’érosion du sol et favoriser la biodiversité, l’agriculteur va utiliser l’enherbement et des écopièges (comme celui des phéromones à papillons pour éviter la prolifération des vers de grappes) en limitant au maximum l’impact sur l’écosystème. Pour prévenir les maladies, il peut utiliser des produits « de contact » qu’une simple pluie suffira à rincer, sans injecter aucun produit dans la vigne.
A quel label se vouer ?
Trois bonnes pistes à suivre dans maquis des labels :
- Le label « AB » certifie une production de raisin biologique (sans pesticide et avec l’utilisation de produits exclusivement naturels) accrédité par Ecocert, entre autres. Toutefois, ce label ne prend en compte que la production des fruits.
- Le label « Naturel et Progrès » assure que, non seulement la production du raisin est certifiée « AB », mais que le viticulteur doit suivre un cahier des charges recommandant, notamment, la vendange manuelle ou bien la réduction de moitié d’utilisation de soufre en comparaison avec les recommandations de Bruxelles.
- Le label « Demeter » est le plus strict des trois et comprend deux labels distincts. Le « vin issu de raisin Demeter » est certifié issu de l’agriculture biodynamique et ce label ajoute des normes de vinification plus strictes que celles de « Nature et Progrès » avec vendange manuelle obligatoire et taux de soufre plus bas.
Le vin bio fait-il moins mal à la tête ?
Un vigneron bio utilise deux à trois fois moins de sulfites (substance responsable, en partie, du mal de tête) que la dose légale autorisée. Le soufre est un antioxydant puissant, nécessaire à la mise en bouteille pour améliorer le goût des raisins et pour gommer certains défauts. Mais son utilisation astucieuse et responsable permet d’obtenir le juste dosage entre goût et conservation, et réduit, s’il n’y a pas eu d’excès, le fameux mal de tête.
Et en bouche, c’est le même goût ?
Là encore, l’utilisation responsable du soufre, le respect du terroir et du cycle de la plante jouent un rôle fondamental sur les saveurs. Une plante qui n’a pas été saturée en engrais présente une meilleure acidité, particulièrement pour les vins rouges. Le vin en bouche est moins agressif et présente un meilleur équilibre des saveurs. Cependant, la découverte d’un vin bio peut parfois surprendre. Le palais, habitué au maquillage utilisé pour les autres vins (comme la levure aromatisante qui sucre la longueur en bouche) a, dans un premier temps, un peu de mal à découvrir des saveurs sans artifice.