Chanter et danser dans les rues, c’était, pour le peuple, occuper le haut du pavé. Et depuis longtemps, il le fait spontanément. Les bals publics d’aujourd’hui restent un espace de liberté où chacun peut aller danser, boire et s’amuser, ou faire des rencontres d’un soir. Sous les lampions du 14 juillet, sur les places de village et dans les casernes des pompiers, au 104 -dernier lieu branché de la capitale- , comme dans les salles des fêtes du Pas de Calais avec leurs incroyables bals country: tout le monde danse !
Musiciens et marchands ambulants
Les villes anciennes ont longtemps résonné du fameux « chant de rue », cette musique colportée par les musiciens et les marchands ambulants. Ca a commencé au Moyen-Age, sur les places des cathédrales, avec les jongleurs et les baladins, puis il y a eu ces spectacles permanents sur les ponts de Paris. L’apogée des bals populaires parisiens remonte au XVIIème siècle, avec la foire Saint-Germain et la foire Saint-Laurent. La Révolution se déroulera au son des orchestres et des chansons, et la jeune République enchaîne avec les fêtes dansantes.
Goguettes au fil de l’eau
Sous la Restauration, naissent les goguettes le long de la Marne et de la Seine. On dansera dans ces bals musette jusqu’à la veille de la deuxième Guerre mondiale.Tout au long du XIXème siècle, à Paris, les bals de Montmartre, ceux des Champs Elysées ou de l’Opéra ont ouvert au peuple de la capitale, les promenades et les nuits lors des bals démocratiques, et bals progressistes. Sous la IIIème République, le 14 juillet devenu fête nationale, les orchestres faisait danser les foules en liesse.
Cafés-concerts des années folles
Ont suivi les café-concerts des années 1900, et les pas de danse esquissés sur les trottoirs au son des orgues de Barbarie. En 1936, avec le Front populaire, les Français se sont mis à chanter et danser jusque sur leurs lieux de travail. L’accordéon et les banjos résonnant dans les cours d’usine.