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La (trop) lente transformation des formations agricoles vers l’agro-écologie

Tensions dans les établissements et influence des syndicats.

170 000 élèves suivant des formations agricoles en France. Crédits Freepik

Paru le 3 décembre 2024

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement


Vous souvenez-vous de cette vidéo ?

En 2021, huit étudiants d’AgroParisTech dénonçaient, à l’occasion de leur cérémonie de remise de diplôme, une formation les poussant « à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours ». Ils appelaient leurs camarades à se détourner de « l’agro-industrie qui mène la guerre au vivant ».

Trois ans plus tard, les changements se font toujours attendre. L’école d’ingénieurs a pourtant affirmé prendre cette problématique à bras le corps. Un « groupe d’orientation et de préfiguration » ayant pour objectif de faire des « transitions » un fil rouge tout au long de la scolarité, a été créé, rapporte Challenge. Mais pas de réforme en vue. A quelques rares « expérimentations » près.

Lente évolution des formations agricoles

AgroParisTech n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres. De manière générale, la transition environnementale peine à s’implanter dans les formations agricoles. Ces dernières accueillent, en 2023, près de 170 000 élèves, apprentis et étudiants. Elles comprennent une grande diversité de formations (secondaires techniques, générales et technologiques et supérieures, courtes et longues).

Dans ces formations, la notion de développement durable a pourtant été introduite en 2010. Et en 2014, un plan « Enseigner à produire autrement » -renouvelé depuis- a introduit une évolution des programmes, intégrant les pratiques agro-écologiques. D’ici à 2025, l’ensemble des exploitations des établissements de formation devront d’ailleurs être converties au bio.

Tensions au sein des établissements

Pourtant, les pratiques intensives font de la résistance. En raison notamment de tensions et d’une hétérogénéité de points de vue entre élèves, enseignants et professionnels.

Côté élèves, en particulier en Bac Pro, « on observe que ce sont plutôt les élèves qui sont d’origine non agricole qui se disent favorables à la transition agroécologique tandis que les élèves d’origine agricole y sont plus réticents, voire hostiles », explique  le sociologue Joachim Benet Rivère, chercheur postdoctoral à l’École nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole (ENSFEA), dans La Tribune.

« Pour beaucoup [d’enfant d’agriculteurs ], passer à l’agroécologie reviendrait à « tuer le père » à chaque fois qu’ils entrent en cours d’agronomie », complète Renaud Viguié, enseignant en Rhône-Alpes dans Vert.

Les étudiants des formations supérieures et formations pour adultes sont plus favorables aux pratiques écologiques. Pour autant, ils n’adhèrent pas nécessairement au modèle de l’agroécologie proposé par l’enseignement agricole technique. Les démarches entreprises par le ministère de l’Agriculture pour « verdir » les enseignements peuvent apparaître à leurs yeux comme étant trop « timides ». Certains n’hésitent d’ailleurs pas à se tourner vers des réseaux de formation alternatifs. Comme le réseau Hectar, la plateforme Passerelles Paysannes ou encore Fermes en vies, qui visent avant tout à accompagner un projet d’installation agricole.

Forte influence des syndicats

Des tensions sont également fréquentes au sein des équipes pédagogiques entre enseignants favorables à des pratiques plus vertueuses d’un point de vue environnemental et ceux qui y sont opposés. Les stages réalisés dans les entreprises agricoles orientent également le plus souvent les jeunes vers le modèle de l’agriculture conventionnelle.

«Et la montée des exigences environnementales se heurte à des résistances de la part du syndicalisme agricole dominant qui tente de se repositionner comme un acteur de premier plan de cette transition en gardant une influence déterminante sur le contenu des programmes de l’enseignement agricole », explique encore Nina Asloum, professeure en sciences de l’éducation et de la formation, dans la Revue internationale d’éducation de Sèvres.

Selon elle, « les publics en formation […] restent largement soumis, dans les formations initiales, à une conception en termes de « performance économique », portée par la FNSEA, qui ne parvient pas à se défaire de la logique industrielle de l’agriculture impliquant le recours à la chimie et au numérique. »

Avis sur : La (trop) lente transformation des formations agricoles vers l’agro-écologie

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