Les forêts, que ce soit en France ou ailleurs dans le monde, sont en danger face au changement climatique. Mégafeux, sécheresses, parasites et insectes ravageurs, mais également le dépérissement des peuplements forestiers s’accentue au fil des années.
Sur les dix dernières années, l’Office National des Forêts (ONF) a vu le taux de mortalité global des arbres augmenter de 80 %. Le Département santé des forêts (rattaché au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire) fait, de son côté, état d’un phénomène de dépérissement. On parle ici d’une dégradation de l’état de santé des arbres, pouvant entraîner leur mort. Ce phénomène toucherait 670 000 hectares de forêt. Soit 5 % de la surface forestière en France.
En 2023, selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), les arbres les plus fortement menacés étaient au nombre de trois. Il s’agit de l’épicéa, le frêne et le châtaignier.
L’épicéa, arbre le plus en danger
L’épicéa arrive en tête des arbres les plus menacés. Des températures trop élevées ont accentué le développement de scolytes. Ce sont des insectes de deux à sept millimètres, présents dans l’écosystème. Les femelles creusent des galeries dans une fine couche sous l’écorce pour y pondre leurs œufs, condamnant la plupart des arbres concernés. 90 000 hectares de forêts ont déjà été touchés, dans les régions Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Dans cette dernière région, le département du Jura est particulièrement menacé.
Le châtaignier et le frêne, non loin derrière
En deuxième position, le châtaignier, souffrant d’un dépérissement important. Il s’agit de l’essence ayant le volume de bois mort sur pied et chablis (arbre tombé sous la force du vent) le plus important.
Enfin, le frêne, qui occupe 4 % de la forêt publique française, est la troisième espèce la plus menacée avec une mortalité qui augmente. Sa cause est la chalarose, une maladie entraînée par un champignon qui fait des ravages sur l’espèce. Signalée pour la première fois en 2008 en Haute-Saône, la maladie importée avec les frênes de Mandchourie, originaires du nord-est de l’Asie, concerne aujourd’hui toute la surface forestière du pays.