La canicule n’a pas pour seule conséquence de vous faire transpirer à grosses gouttes. Elle a surtout des effets délétères sur l’environnement, nos habitations, notre santé. La preuve, voici six impacts de ces vagues de forte chaleur :
1/ L’eau se raréfie
La sécheresse est l’une des premières conséquences de ces épisodes de canicule. Non seulement le niveau des nappes phréatiques diminue fortement, mais les sols s’assèchent. En 2019, la France a été marquée par une forte sécheresse. 85 départements ont été concernés par des restrictions d’eau. L’année suivante, en raison de l’ensoleillement prolongé, ce sont 41 départements qui étaient exposés à des risques importants de sécheresse.
2/ La production agricole diminue
La sécheresse n’épargne pas les sols agricoles, ce qui entraîne une baisse des rendements. Ainsi, en 2019, ils ont baissé de 9 % dans les cultures de maïs et de 10 % dans celles de blé, par rapport à la moyenne quinquennale, affirme le ministère de l’Agriculture. Et selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), si l’on maintient la tendance actuelle, les rendements de certaines cultures, comme celles de blé, de maïs ou de betterave, pourraient dégringoler de 50% à l’horizon 2050.
La canicule affecte également les animaux d’élevage. Leur productivité diminue. Les vaches laitières produisent pas exemple moins de lait. Et plus globalement, le stress thermique augmente le risque de mortalité chez les animaux, relève le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
3/ Les forêts brûlent
Les températures élevées associées au manque d’eau font craindre des départs de feu en forêt. « Aujourd’hui, le risque de feu n’épargne aucune forêt », a averti l’Office national des forêts (ONF) au mois de juin.
Et au delà de ce risque, les arbres souffrent des canicules. Dans Le Monde, Nicolas Viovy, spécialiste en modélisation des écosystèmes terrestres au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) explique : normalement « l’arbre transpire, ce qui lui permet de maintenir ses feuilles cinq à dix degrés en dessous de la température ambiante. En cas de sécheresse et de forte chaleur, l’arbre se retrouve en ‘stress hydrique’ et réagit de deux manières différentes. Soit il ferme ses ‘pores’ pour éviter de se déshydrater, mais risque alors la surchauffe, soit il sollicite beaucoup d’eau mais court d’autres risques. L’eau transite par de petits canaux et s’il y a une demande trop forte en eau, on a une embolie. Des bulles d’air s’insèrent dans les canaux, ce qui coupe la circulation et c’est irrémédiable ».
4/ Les maisons se fissurent
Sur les sols argileux, le manque d’eau entraîne une contraction du sol. Lorsqu’il pleut à nouveau la terre se dilate. Cette alternance de contraction et de dilatation fragilise les sols et les habitations qui s’y trouvent. Conséquences : les murs se lézardent et les plafonds se fissurent. Selon Le Monde, le « retrait-gonflement » menace près de 4,5 millions de maisons individuelles, en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais et dans une zone en forme de croissant s’étendant de l’Île-de-France au Sud-Ouest. Les maisons, dont les fondations sont moins profondes que celles des immeubles, font davantage les frais de ce phénomène géologique.
5/ L’air est plus pollué
Les chaleurs soutenues entraînent une forte hausse de la concentration d’ozone dans l’atmosphère. Les seuils d’alerte sont régulièrement dépassés lors des canicules. La formation d’ozone est favorisée par deux éléments : les oxydes d’azote, principalement émis par le trafic routier, ainsi que les composés organiques volatils (COV), des hydrocarbures que l’on trouve principalement dans l’essence, dans des colles, des peintures, des solvants, mais qui peuvent aussi venir des deux roues motorisés, ou encore de la forêt ou de la végétation. La présence de rayonnements ultraviolets, de températures élevées (au-dessus de 30°C) et l’absence de vent « rend cette réaction plus intense qu’en temps normal », détaille Charlotte Songeur, ingénieure au sein d’Airparif, sur Numérama. Raison pour laquelle il est fréquent que les vitesses de circulation soient réduites dans les grandes villes à ces périodes. Des pollutions aux microparticules PM10 peuvent également apparaître en raison de l’activité agricole importante sur des sols particulièrement secs.
6/ Notre corps surchauffe
La canicule affecte également notre santé. En 2003, elle avait entraîné 19 000 décès. Lorsque notre corps est exposé à une chaleur trop importante, il a du mal à maintenir ses mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc). Maux de tête, nausées, crampes musculaires et déshydratation, voire malaises, sont alors à craindre.