Échouages de dauphins, de baleines, de rorquals… ? Un premier épisode intense de mortalité de petits cétacés a touché la façade Atlantique en début d’année, avec plus de 360 échouages enregistrés de mi-décembre 2022 à fin janvier 2023, selon l’Observatoire Pelagis. Depuis le 10 mars 2023, un second événement extrême est en cours, avec environ 800 échouages de petits cétacés répertoriés depuis début mars sur la côte Atlantique. Les cétacés sont en danger.
Les cadavres échoués ne représentent que la partie émergée du problème, la majorité des spécimens disparaissant en mer sans être découverts. « En fonction des années, on est entre 8 000 et 11 000 dauphins morts suite aux interactions avec les engins de pêche », estimait en janvier auprès de France 3 Nouvelle Aquitaine Éléonore Meheust, ingénieure d’études en charge des échouages et des suivis en mer à l’Observatoire Pelagis.
Les cétacés sont des mammifères marins et comptent 90 espèces. Celles-ci sont réparties en deux sous-groupes : les cétacés à fanons (mysticètes, comme les baleines et rorquals) et les cétacés à dents (odontocètes, comme les dauphins et bélugas). Le territoire français, qui s’établit à travers quatre océans, possède une superficie maritime de 11 millions de km². Il est possible d’y observer 71 espèces de mammifères marins, selon l’Atlas des mammifères sauvages de France.
Soumis à plusieurs pressions humaines
La plupart des animaux échoués sont des dauphins communs (92 %). Les carcasses examinées révèlent des traces de capture dans un engin de pêche. Souvent, les cétacés meurent d’asphyxie dans les filets, incapables de remonter à la surface pour respirer. Les cétacés sont également soumis à d’autres pressions humaines : trafic maritime, dérèglement climatique, bruit sous-marin, pollutions chimiques et physiques, dégradation des habitats… retrace le bilan 2019-2021 du plan d’actions pour la protection des cétacés.
En 2019, le gouvernement français a en effet lancé un plan pour sauvegarder ces espèces. Parmi ses objectifs : consolider les connaissances sur les populations de cétacés, inciter à des changements de pratiques pour diminuer les pressions d’origine humaine et favoriser une meilleure sensibilisation.
Malgré ces actions, les échouages demeurent. Plusieurs associations de défense de l’environnement ou des animaux ont ainsi mené une action en justice. Le 24 février, France Nature Environnement, Sea Sheperd France et l’association Défense des milieux aquatiques – contre l’inaction du gouvernement – ont obtenu gain de cause auprès du Conseil d’État. Celui-ci a validé le recours et réclamé à l’État de mettre en place des fermetures temporaires de zones de pêche dans le golfe de Gascogne.