Y aura-t-il des « jours sans chasse » ? Non, a répondu une mission du Sénat mercredi 14 septembre. La mission avait été créée à la suite d’une pétition signée par plus de 120 000 personnes. Las, les sénateurs ont argué qu’il valait mieux tabler sur la « cohabitation ». Qu’elle est dure, la cohabitation. Depuis quelques années, la colère grandit en effet contre la chasse : manifs, pétitions, textes, rassemblements… Les motifs sont nombreux. Il y a ceux qui estiment que la forêt appartient à tous et aimeraient se promener tranquilles. Ceux qui s’inquiètent de la pollution au plomb de la nature, un métal lourd très toxique, due aux balles. Ceux qui pensent, bien sûr, au bien-être animal. Il y a surtout celles et ceux qui dénoncent les morts, nombreux, dus à des accidents de chasse. Sur la période 2021-2022, l’Office français de la biodiversité (OFB) a recensé quatre-vingt-dix accidents de chasse, dont huit mortels.
Empêcher une chasse pourrait devenir un délit
C’est le collectif Un jour un chasseur qui est à l’origine de la pétition – et donc de la mission du Sénat. Il a été créé par des amies de Morgan Keane, 25 ans, abattu par un chasseur alors qu’il coupait du bois dans son jardin dans le Lot. Le chasseur en question participait à une battue aux sangliers. Les revendications des proches de Morgan ? L’interdiction de la chasse les dimanches et mercredis, une formation plus stricte des chasseurs, un contrôle accru sur l’utilisation des armes à feu, des sanctions pénales à la hauteur des délits commis et la reconnaissance des victimes de la chasse par l’État.
Aucune de ces mesures n’a été reprise par le Sénat… Qui a tout de même proposé d’interdire les drogues et l’alcool à la chasse, et d’intégrer à l’examen du permis de chasse une épreuve de maîtrise d’armes semi-automatiques et d’habilité au tir. Mais les antichasses sont outrés : les sénateurs ont émis l’idée de la création d’un délit d’entrave à la chasse ! Ainsi lorsque des militants tentent, par exemple, d’empêcher des chasses à courre, il ne s’agirait plus d’une contravention mais d’un délit. Le débat n’est pas clos…
Si nous sommes humain, nous ne pouvons pas tolérer toutes formes de cruauté. Surtout que c’est tuer par plaisir et non par nécessité. De A. de Lamartine : Entre la cruauté envers l’homme et la cruauté envers l’animal, IL N’Y A DE DIFFERENCE QUE LA VICTIME. Messieurs les chasseurs, si vous voulez montrer vos exploits de tireur d’élite, il y a le tir aux pigeons….d’argile !
Contre la chasse
Le président du Sénat est un grand chasseur ! Vous voulez qu’il se tire une balle dans le pied ?