« Les agriculteurs en ont ras-le-bol des interdictions, des procédures, des normes, a rappelé il y a quelques jours, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Ce sont véritablement des boulets qui se sont accumulés au point de creuser la compétitivité des exploitations ».
Pour venir à bout de ces « boulets », la ministre en appelle donc à une cure de « simplification ». Objectif : « Venir à bout, méthodiquement, de tous les freins à la production » en agriculture.
Agriculture : l’Anses et l’Office français de la biodiversité dans le viseur
Les mesures annoncées ciblent en particulier l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Office français de la biodiversité (OFB). Elles prévoient entre autre l’accélération des autorisations de nouveaux pesticides, la facilitation de l’installation des gros élevages, ou encore la création d’une mission sur les relations entre agriculteurs et l’Office français de la biodiversité (OFB). Autant de mesures qui, certes, répondent aux demandes des agriculteurs, en particulier à la FNSEA. Mais qui vont à l’encontre de la protection de l’environnement et de la biodiversité.
La ministre souhaite notamment la création d’un « Conseil d’orientation pour la protection des cultures ». Ce conseil, présidé par la ministre, réunira les agriculteurs, les instituts de recherche, mais aussi les fabricants de pesticides. Son rôle sera de prioriser l’instruction par l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) des demandes d’autorisation des intrants, en fonction des besoins des filières agricoles.
Autrement dit, il aura pour but d’indiquer à l’Anses de faire passer en haut de la pile des demandes de mise sur le marché de certains produits, afin de répondre à des besoins urgents de certaines cultures. « On demande à l’Anses de travailler en priorité sur les usages orphelins ou mal pourvus », a expliqué la ministre. Les entreprises phytopharmaceutiques pourront apporter « une expertise technique car ce sont elles qui mettent au point les produits ».
Concernant l’Office français de la biodiversité (OFB), qui assure un rôle de police de l’environnement et est régulièrement ciblé par certains syndicats agricoles, le directeur général devra « assurer de manière immédiate la discrétion des armes en cas de contrôle, en recourant à des dispositifs qui permettent de la dissimuler. C’est un irritant majeur » pour les agriculteurs, selon Annie Genevard.
Autant de mesures qui, si elles étaient appliquées, seraient désastreuses en matière d’écologie.