Le plastique tue les oiseaux marins à petit feu et ce phénomène est désormais reconnu comme une maladie, baptisée plasticose. C’est ce qu’ont mis en avant des chercheurs australiens en février 2023, dans une étude publiée par la revue Journal of Hazardous Materials.
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont observé dans leur environnement naturel des puffins à pieds pâles, qui vivent dans les océans Pacifique et Indien. Jusqu’ici, les études sur les ingestions de plastique avaient été seulement menées en laboratoire.
Les recherches révèlent que l’ingestion de fragments de déchets plastiques engendre une inflammation du système digestif de ces oiseaux. Petit à petit, l’intérieur de l’estomac se retrouve recouvert de cicatrices. Cette situation génère une fibrose, c’est-à-dire une modification et une déformation des tissus, qui peut affecter la digestion ou la croissance des oiseaux. La longueur des ailes des jeunes puffins est particulièrement impactée par la quantité de plastique présente dans leur organisme.
« L’ampleur et la gravité des fibroses constatées dans cette étude permettent d’envisager une nouvelle maladie de fibrose induite par le plastique, que nous appelons “plasticose” », écrivent ces scientifiques. Cette étude « soulève des inquiétudes pour d’autres espèces touchées par l’ingestion de plastique », ajoutent-ils. Par ailleurs, d’autres organes que le système digestif pourraient être atteints. La pollution plastique altère également la composition chimique du sang et l’équilibre hormonal des animaux, ajoutent les chercheurs.