Récupérer les biodéchets (comprenez les restes alimentaires) de la restauration collective pour faire du compost de proximité, c’est l’idée des Détritivores. Lancé à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, en 2017, le projet décroche des galons, petit à petit.
L’initiative prend tout son sens une fois que l’on sait que les biodéchets constituent en moyenne 50 % des déchets de la restauration. Depuis 2016, les entreprises qui en produisent plus de dix tonnes par an (300 repas/ jour environ) ont l’obligation de les collecter et de les valoriser. D’ici à 2024, toutes auront ce même impératif.
Déchets collectés à vélo
« Pour l’heure, l’incinération et la mise en décharge sont encore de mise dans bien des cas, regrette Gaétan Lepoutre, l’un des deux cofondateurs des Détritivores Lyon, qui dirige également une entreprise de recyclage des déchets de bureau, Elise Lyon. Nous collectons le papier, le carton, 24 type de déchets au total. Mais je voyais bien qu’il y avait un trou dans la raquette avec les déchets alimentaires. »
C’est pour pallier ce manque qu’il a lancé les Détritivores, avec Vincent Dujardin, un ancien de Véolia, inspiré par un concept bordelais similaire. Chaque semaine, les déchets d’entreprises, de restaurants, d’écoles sont collectés, à vélo, dans un rayon d’un kilomètre, avant d’être apportés sur des mini-plateformes, pour être transformés en compost. Le but est de mettre à disposition des jardiniers urbains un compost 100% naturel, sans aucun additif, bénéfique à la structuration et l’amendement de leurs sols.
Mailler le territoire
Les Détritivores emploient actuellement cinq équivalents temps plein et disposent de deux vélos pour la collecte et de deux plateformes. L’une, « plus rustique », s’étend sur 600 m2 et produit 182 tonnes de compost par an. « Il s’agit de la première que nous avons ouverte. Il faut quatre mois pour y faire du compost frais hygiénique », détaille Gaetan Lepoutre. La platerforme a également une vocation sociale puisqu’elle est partie prenante du dispositif Territoire Zéro Chômeur de longue durée, qui vise à créer des emplois pour les personnes en difficulté sociale et éloignées du monde du travail.
Sur la seconde, plus petite, Les Détritivores expérimente le compostage électro-mécanique. Grâce à une machine développée par leur partenaire Les Alchimistes, la première phase du compostage prend deux semaines, contre huit à dix traditionnellement. 30 tonnes par an y sont actuellement produites.
Mais ce n’est là que le début. Une deuxième machine, permettant de composter des volumes bien plus importants, viendra bientôt constituer la troisième plateforme des Détritivores. L’objectif, à terme, est de mailler le territoire lyonnais pour que les compostage des biodéchets représente une solution accessible à tous dans la métropole.
Très bonne initiative mais il y a un mais tous les produits collectés ne sont pas bio et quand est il de tous les produits nocifs qui sont dans les déchets récoltes ? Intéressez vous aux micro-organismes efficaces qui peuvent transformer nos déchets et en faire une matière vivante et saine
Merci pour ce commentaire Marie Claude.
Excellente initiative ! A quand une antenne à Paris ?
Bonne nouvelle Aubin ! Pas besoin d’antenne à Paris, une entreprise similaire existe déjà : Les Alchimistes.
http://alchimistes.co