Vous vous souvenez, lorsque vous étiez enfant, que vous courriez dans la cour de votre école sous les marronniers et que vous ramassiez les marrons tombés par terre? Avez-vous remarqué que ces arbres aux si belles couleurs automnales ont l’air d’avoir déserté les cours ? Même chose dans les parcs.
Une petite chenille grignotte les marronniers
Les marronniers se font rares. On en plante de moins en moins. En réalité, l’arbre, importé des Balkans en France au 17ème siècle, souffre trop souvent de maladies. Plusieurs communes et parcs ont été forcés de les abattre, pour éviter qu’ils n’en contaminent d’autres ou s’écroulent sans prévenir. L’an passé, le propriétaire du château de Chantilly a dû se résoudre à abattre et remplacer les 800 marronniers du domaine.
La mineuse et le chancre suintant : voilà le nom des deux fautifs. Apparue dans les années 1990, la mineuse est une petite chenille qui creuse des galeries dans les feuilles du marronnier, et l’empêche de réaliser son processus de photosynthèse. Ce qui le fragilise. La maladie se repère au brunissement des feuilles et à leur chute prématurée. Les remèdes sont peu nombreux. Il est possible d’utiliser des pièges à phéromones pour attirer les insectes et les empêcher de pondre sur les feuilles. Et si un arbre est infecté, le mieux est de ramasser et brûler les feuilles tombées. Ce qui est tout de même un peu fastidieux.
La bactérie tueuse passe à l’attaque
Le chancre suintant est arrivé plus récemment, dans les années 2000. Depuis 2005, il est en pleine expansion. Plus violente encore que la mineuse, cette maladie peut causer la mort du marronnier en l’espace de deux ou trois ans. Cette bactérie tueuse entraîne des boursouflures et des écoulements brunâtres sur le tronc des arbres. Difficile de repérer les arbres malades avant qu’il ne soit trop tard. Le mieux est d’éviter de tailler les arbres contaminés ou du moins, de désinfecter les outils après utilisation pour ne pas propager le virus.
Cette maladie, comme beaucoup d’autres, s’attaque en priorité aux arbres fragiles, implantés dans des zones touchées par la pollution, ou particulièrement stressés, plantés dans des sols peu propices à les accueuillir…
D’autres arbres sont touchés par la maladie
Pourtant une extinction totale du marronnier semble peu probable. L’épidémie semble moins violente que celle de graphiose. Venue d’Amérique, cette dernière a décimé les ormes à partir des années 1980. Aujourd’hui, ils ne survivent plus qu’au stade de l’arbuste en Europe. Face à elle, il n’existe pas de traitement phytosanitaire. Seule solution pour éviter la propagation de ce champignon entraînant le dessèchement des feuilles et des jeunes rameaux : l’abattage.
Le marronnier n’est en effet pas le seul à faire grise mine. Le frêne est lui-aussi touché particulièrement dans le nord de l’Europe, attaqué par une nouvelle espèce de champignon baptisé Chalara fraxinea, responsable de la maladie de la chalarose.
On a parfois des solutions
Une équipe de chercheurs anglais aurait cependant trouvé un remède contre la chalarose : un fongicide à base de cuivre. Car, rassurez-vous, face aux maladies, il existe bien souvent des remèdes, et mêmes parfois naturels. En voici quelques exemples :
- Pour lutter contre la travelure qui s’attaque aux pommiers et aux poiriers et se manifeste par la chute des feuilles, le dessèchement des rameaux, une déformation des fruits qui se couvrent d’un feutrage brun olivâtre, on peut choisir un traitement à base de soufre ou de purin d’ortie, de décoction de prêle ou encore un fongicide anti-tavelure.
- Contre l’oïdium, qui attaque nombre d’espèces et se remarque en raison de la moisissure de l’arbre, on peut opter pour un traitement fongicide ou bien la bouillie bordelaise.
- Face au mildiou, que doivent affronter les pommiers, les poiriers mais aussi les vignes, la bouillie bordelaise, le soufre, une décoction de prêle ou encore des fongicides peuvent être la solution.