Des macronistes au Rassemblement national en passant par la droite, ils attaquent tous les organisations en charge de la protection de l’environnement : l’Office français de la biodiversité, l’Agence bio, l’Agence de la transition écologique (Ademe)… Supprimons l’Ademe, proposent Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Valérie Pécresse (des ténors des Républicains).
Le président du groupe Les Républicains (LR) a ainsi critiqué son « utilité douteuse ». Le président du Sénat a évoqué ses « plus de 4 milliards de budget» et ses « près de 1 100 équivalents temps plein ». La présidente LR de l’Île-de-France a proposé de transférer le budget de l’Ademe, une fois supprimée, aux régions. En octobre 2024, c’est le Rassemblement national qui avait déposé une proposition de loi(Nouvelle fenêtre) pour la zigouiller.
« Cibles dans le dos d’agents publics »
Mais que fait le gouvernement ? Défend-il ses agents ? En ouverture de l’examen de la mission écologie du budget au Sénat, le 20 janvier, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, avait réagi. « Je n’accepte pas que l’on mette des cibles dans le dos d’agents publics », avait-elle dénoncé . « Il me semble que nous sommes loin de la gabegie budgétaire parfois évoquée. Sur les 3,5 milliards d’euros de budget annuel de l’Ademe [plus de 4 milliards en 2024], 92 % financent directement des projets concrets de décarbonation », a également expliqué la ministre.
Cependant, à la tête de l’État, on n’est pas du même avis. Le Premier ministre, François Bayrou, avait feint de s’interroger, mi-janvier : « Est-il nécessaire que plus de 1 000 agences, organes ou opérateurs exercent l’action publique ? » L’idée : faire des économies de bouts de chandelle en sacrifiant l’écologie. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, le budget de l’écologie et du développement durable a déjà subi deux gros coups de rabots. Pour un total de près d’un milliard d’euros.
Alors, dans cette ambiance délétère, un ingénieur de l’Ademe, mi-sarcastique, mi-sidéré, a écrit un post sur un réseau social. Il y explique « dans quelles situations ce serait intéressant de supprimer» son employeur. On vous laisse les découvrir ici, et juger de leur réalisme ! Petit avant-goût : on pourrait fort bien se passer de l’agence si la transition écologique était terminée…