La température moyenne mondiale a déjà augmenté de 1,2° C depuis l’ère pré-industrielle, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Si cette trajectoire du réchauffement climatique se poursuit, à quoi pourrait ressembler notre environnement et nos conditions d’habitabilité en France ?
« Chaque dixième de degré compte », entend-on souvent. À raison. Des scientifiques du CNRS, de Météo France et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs) se sont penchés plus particulièrement sur le cas de la France, dans une étude publiée en octobre 2022 dans la revue Earth System Dynamics. Et ils ont constaté que le réchauffement climatique y était plus rapide qu’à l’échelle planétaire.
En se basant sur les méthodes du Giec et en intégrant les données d’une trentaine de stations météorologiques basées sur l’ensemble du territoire, ils estiment que la température moyenne de la France est actuellement supérieure d’1,7°C à celle connue entre 1900 et 1930 : à comparer donc à l’augmentation de 1,2° C à l’échelle du monde. Cet écart s’expliquerait par le fait que la hausse globale des températures prend en compte les océans, qui se réchauffent moins vite que les continents.
Un réchauffement saisonnier pouvant atteindre +5,1° C en été
Les projections de croissance des température sont aussi supérieures à l’échelle de l’héxagone. Le réchauffement climatique pourrait atteindre en France +3,8°C en 2100, dans le cas où « les émissions de carbone [actuelles] n’augmentent ni ne diminuent drastiquement », détaillent-ils. Le réchauffement saisonnier varierait alors entre +3,2°C en hiver et à +5,1 °C en été.
« Ceci aura des impacts très forts sur les écosystèmes et les cultures. On aura des pics de chaleur beaucoup plus fréquents et chauds, et des sécheresses plus intenses et prolongées. Dans ces conditions, l’un des points clés sera comment maintenir les ressources en eau et comment les utiliser », explique à CNRS Le Journal Julien Boé, chercheur pour le CNRS et le Cerfacs.
Sans compter que le réchauffement climatique s’accompagne aussi d’un dérèglement climatique. C’est-à-dire une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Cela signifie plus de risques de sécheresses, de canicules, d’inondations, de tempêtes… Des événements qui ont des conséquences souvent dramatiques et font régulièrement des victimes.