Tout a commencé en 2019 par une action spectaculaire. Le grimpeur-arboriste Thomas Brail, de Mazamet dans le Tarn, s’était perché sur un platane. Il avait vécu un mois durant dans cet arbre face au ministère de la Transition écologique à Paris. Le but : protester contre l’abattage des arbres. Ces derniers sont souvent menacés par des projets urbains d’aménagement. Et ce, même s’ils sont en bonne santé et protégés notamment par l’article L350-3 du Code de l’Environnement. On les y qualifie même de « patrimoine culturel ».
Depuis, Thomas Brail a créé le GNSA, le Groupe national de surveillance des arbres. Ce jeune collectif fait déjà bien parler de lui. Signe d’un engouement fort du public pour la protection des arbres, leur page « GNSA » recueille 25 000 “likes” sur Facebook, étonnant pour une page au nom obscur. Et pour cause, il y a désormais plus de 50 antennes GNSA partout en France.
(Presque) partout où des arbres sont menacés, les militants sont là. À Auch dans le Gers, au village de Maureilhan près de Béziers, à Castelnau-le-Lez dans l’Hérault… Le Groupe combat le greenwashing bien souvent débité par les élus : « Ce discours : on coupe un arbre, on en replante deux est aberrant. Ce qui compte dans l’arbre c’est la captation, le nombre de feuilles. Pour un arbre de 40 ans, il faudrait une centaine de petits arbres pour avoir le même travail de dépollution », explique ainsi l’arboriste dans La Dépêche. En effet, plus un arbre est gros et vieux, plus il absorbe du carbone.
Bien sûr, les actions de plaidoyer et de sensibilisation menés par l’asso sont cruciales. Mais parfois, « la seule solution, face à une tronçonneuse, c’est de grimper dans l’arbre », résumait le militant dans Kaizen. Car « les arbres sont souvent déjà à terre au moment où le jugement arrive à terme au tribunal administratif. »
« Un arbre, ce n’est pas du mobilier urbain »
Le militantisme de Thomas Brail est diablement efficace, comme lorsqu’il se filme et explique les ravages des coupes rases :
France 3 lui a consacré un documentaire de 53 minutes, « Dans la canopée« . Il résume son engagement :
La fonction première des arbres, c’est d’absorber le gaz carbonique et de rejeter de l’oxygène. Tout ça gratuitement. Un arbre, c’est vivant, il ne faut pas l’oublier. Ce n’est pas du mobilier urbain.