Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié en automne dernier. Cela représente 20 000 enfants réfugiés climatiques par jour.
Première fois
C’est la première fois que ce phénomène est étudié et cartographié. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. En cause ? Leur situation géographique qui les rend vulnérables à des événements météorologiques extrêmes. Mais aussi le nombre important d’enfants et des systèmes d’alerte de plus en plus efficaces.
L’Afrique de l’Est très touchée
Mais lorsqu’on prend en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés, on remarque alors que ce sont les petits États insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique qui sont les plus touchés.
En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu. Sur cette île du Pacifique, 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020.
Avec respectivement 12 % et 11 % d’enfants parmi leur population, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
Inondations et tempêtes
Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
Les sécheresses ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période. Plus de la moitié ont eu lieu en Somalie, 340 000 en Éthiopie ou encore 190 000 en Afghanistan. Cependant, il est plus difficile de collecter ces données. Il y a donc un risque pour qu’elles soient sous-estimées.
Quant aux feux de forêt, ils ont causé environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Les pays industrialisés sont davantage concernés. Le Canada, Ies États-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies.
Grande vulnérabilité
Si les conséquences de ces déplacements ne sont pas les mêmes dans un pays développé ou dans un État en crise, les enfants sont toujours en grande vulnérabilité. « Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les conséquences engendrées par de telles catastrophes peuvent être dévastatrices. Ils ne savent pas s’ils pourront un jour rentrer chez eux ni s’il devront repartir. »
Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef.