La fin d’année arrive et, avec elle, les appels à notre générosité. Trêve hivernale, dons aux banques alimentaires, soutien aux migrants… Notre solidarité est sollicitée de toutes parts avant les fêtes. On parle beaucoup des réfugiés syriens, qui ont bien besoin de notre aide. L’ennui, si on peut le dire ainsi, c’est que certains évènements passent complètement à côté de notre radar. L’actualité de l’Érythrée en fait partie, pays mal connu, dont on sait à peine épeler le nom, qu’on sait encore moins placer sur une carte, si tant est que l’on connaisse son existence.
La dictature oubliée
Si vous faite partie des « ignorants », on ne vous blâme pas. L’Erythrée est une dictature oubliée. On surnomme parfois cet état, situé entre le Soudan et l’Éthiopie, la Corée du Nord de l’Afrique.
Depuis son indépendance, il y a vingt-trois ans, l’état de guerre est permanent. Le régime a fait disparaître ou enfermer tout ce que le pays comptait d’intellectuels et d’opposants. L’Erythrée peut se targuer d’occuper la dernière place dans le classement sur la liberté de la presse de Reporters sans Frontières et tient certainement le record du nombre de camps de détention : 315 pour une population oscillant entre 5 et 6 millions d’habitants. Depuis 1993, le pays est dirigé d’une main de fer par l’indélogeable Issayas Afewerki, qui enrôle de force la jeunesse dans un service national sans fin, imposant à chacun son métier et son salaire, sans espoir d’évolution. Des classes entières sont contraintes à travailler pour les entreprises d’État ou les mines de métaux précieux. Les déserteurs sont emprisonnés, torturés, tués ou internés dans des camps de travail.
On comprend tout à coup ce qui pousse cinq mille Érythréens par mois environ à franchir les frontières de leur pays. Frontières pourtant fermées et contrôlées par l’armée. Un cinquième de la population aurait ainsi fui à l’étranger. Commence alors un voyage vers l’Europe sur une route longue, sinueuse et dangereuse.
Une chouette initiative à soutenir
Heureusement, certains sont là pour leur prêter main forte. C’est le cas de Pauline qui a fait, il y a quelques temps, la rencontre de Tesfahannes. Réfugié en France depuis plus de deux ans, le jeune homme a d’abord passé un an et demi à Calais, avant de rejoindre Paris. Il a obtenu le droit d’asile, des papiers, qu’il doit renouveler tous les trois mois, mais qui lui permettent de travailler. « Il ne parle pas encore français mais prend des cours trois jours par semaine délivrés par l’OFIL et il cherche déjà du travail, raconte Pauline. Nous l’avons rencontré car il avait besoin d’une adresse dans le 93 (où nous vivons), pour avoir une chance d’obtenir des papiers pour une plus longue durée. »
Pauline a finalement décidé d’aider Tesfahannes, qui loge pour le moment dans un hôtel du Pré-Saint-Gervais, à trouver un toit, un vrai. Une cagnotte été créée dans ce but. Alors si vous aussi vous voulez apporter votre petite pierre à cet édifice de solidarité, vous pouvez le faire en vous rendant à cette adresse.
Il existe aussi des associations qui viennent en aide aux réfugiés. Vous pouvez par exemple vous tourner vers Comme à la maison, une plateforme de mise en relation de personnes réfugiées avec des particuliers pour un accueil temporaire. Mais aussi des association comme la Cimade, France terre d’asile ou encore la Croix-Rouge.