Date de publication : 07/03/2018
Prix : 15.90 €
Editeur : Textuel
Les droits des femmes ont largement progressé depuis le XXème siècle. C’est une certitude. Avant 1938, une femme ne pouvait aller à l’université sans l’accord de son mari. Cette autorisation était encore indispensable en 1965, pour ouvrir un compte bancaire ou exercer un métier. L’Etat se mobilise aujourd’hui pour lutter contre les inégalités de genre.
Mais la réalité reste très injuste, nous explique la sociologue Pauline Delage dans Droits des femmes, tout peut disparaître. D’abord parce que ce sont encore les femmes qui s’occupent en priorité des tâches ménagères et de celles ayant trait au soin des enfants. Ensuite parce que, selon la chercheuse, nous avons une vision trop cloisonnée du droit des femmes, une vision « désencastrée du traitement des inégalités ». Ceci est particulièrement problématique dans notre contexte néolibéral. Actuellement, les droits des femmes ne permettent pas de changer le quotidien des plus précaires (mères célibataires, femmes âgées avec une petite retraite…), utilisatrices des services publics et qui subissent de plein fouet coupes budgétaires et discriminations.
Les mesures en faveur des droits des femmes abordent en priorité la question de la parité et de la représentation des femmes dans la vie publique. Elles s’intéressent ainsi davantage aux femmes des classes supérieures, oubliant parfois les classes populaires. Cette politique, en fin de compte, fait de l’ombre à la question des conditions de travail des employées moins bien rémunérées, dont les qualifications sont moins reconnues et qui sont davantage concernées par le temps partiel.
Pauline Delage nous rappelle que la question de l’égalité hommes/femmes est loin d’être gagnée et qu’il faut rester vigilant car la progression de ces droits doit bénéficier à toutes les femmes et pas seulement aux plus favorisées.