Sortir des labos pour défendre le vivant, de Scientifiques en rébellion

Les scientifiques devraient-ils rester neutre ? Se refuser à s’engager politiquement ou en faveur d’une cause telle que la lutte contre le réchauffement climatique ? La neutralité n’est pourtant qu’un leurre. Des études ont par exemple montré que l’effacement des valeurs (forme de neutralité) renforce la domination sexiste. Ou encore que, dans le domaine de l’intelligence artificielle, « une valeur apparemment neutre comme la performance agit contre l’environnement ». C’est de ce constat qu’est né le collectif Scientifiques en rébellion.

Ce groupe de scientifiques venus de tous horizons, né en 2020, réclame le droit, voire le devoir de s’engager. Pour que le fruit de leurs travaux contribue à changer les politiques. Ils l’expliquent dans un court manifeste (59 pages), intitulé Sortir des labos pour défendre le vivant. Scientifiques en rébellion encourage les actions de désobéissance civile non violente pour alerter sur la crise climatique. Le petit livre retrace d’ailleurs les différentes actions auxquelles ce collectif a participé : occupation du Muséum national d’histoire naturelle, marche silencieuse lors du salon de l’Agriculture, campagne en ligne contre la marchandisation des pôles… Autant d’actions qui ont valu des poursuites judiciaires aux membres du collectifs, mais qui ont permis de mettre en lumière des sujets trop souvent ignorés.

Un manifeste qu’il serait bon de mettre dans les mains de leurs confrères chercheurs et de différentes professions. Pour que d’autres, comme eux, tournent à leur tour le dos à une prétendue neutralité scientifique.