Installée à Ardes-sur-Couzes, au cœur du Puy-de-Dôme, Sylvie Monier dirige la Mission Haies Auvergne depuis 17 ans. Une façon pour cette ingénieure agricole, fille de pépiniériste, de conjuguer deux passions : l’agriculture et la forêt.
Le rôle de cette association : accompagner et encourager les agriculteurs à replanter des arbres sur leur exploitation. Un geste qui n’est pas anodin puisque les haies favorisent la biodiversité, mais agissent aussi comme brise-vent, luttent contre l’érosion des sols et peuvent même permettre aux paysans d’accroître leurs rendements.
Planter des haies en ville
Chez vous aussi, vous pouvez planter arbres et arbustes. « En ville aussi, on a besoin de haies, explique Sylvie Monier. Elles peuvent agir comme des corridors écologiques, elles favorisent les abeilles, les coccinelles et autres insectes. » Plus on a d’espèces d’arbres dans une haies, plus on aura d’espèces de papillons, et donc d’espèces d’insectes, et donc d’oiseaux, etc. C’est tout un écosystème qui se crée.
« Les haies servent aussi de filtres contre les pesticides et les molécules diesel. » En plus, elles sont rustiques, elles résistent à tout, le froid, le gel, la taille…
Oui mais en pratique, il n’est pas toujours évident de savoir quelles essences planter. Voici donc quelques exemples, donnés par Sylvie Monier.
- Le cornouiller sanguin, une essence très efficace pour dépolluer, favoriser des insectes auxiliaires (coccinnelles, carabes, etc.), et assez intéressante pour les abeilles
- L’érable champêtre, un arbre de taille moyenne qui peut monter à 5 ou 6 mètres de haut. Un excellent brise-vent, excellent pour les petites bêtes auxiliaires, excellent filtre et excellent aussi pour les abeilles !
- Le noisetier, pour son pollen de printemps très précoce donc super pour les abeilles quand elles sortent de l’hiver
- L’aubépine, dont les baies peuvent être infusées en tisane
- Le prunellier, à partir duquel on peut aussi faire du vin d’épines, une liqueur traditionnelle à partir de la pousse de l’année
- Le tilleul, le meurisier, ou encore le cormier
- On peut aussi planter des fruitiers sauvages (pommiers, poiriers, pruniers). Leurs petits fruits sont très appréciés des merles en hiver. Ils ne les mangeront pas à l’automne, mais une fois l’hiver venu, ils viendront gratter sous la neige ou les feuilles pour les manger.
Trucs et astuces
Quelques conseils supplémentaires pour les jardiniers en herbe :
- Choisissez de jeunes plants en optant si possible pour un label végétal local qui assure que les plants sont issus de graines récoltées dans la région
- Au moment de planter, intercaler bien les essences, les arbres petits et grands et planter tous les mètres environ
- N’oubliez pas de faire un bon paillage, à base de feuilles, de pailles, de plaquettes de bois… Il empêchera l’herbe de pousser, pire ennemi du jeune arbre, et aidera à garder l’eau et donc à arroser moins.
- Couper ensuite les branches régulièrement. Une haie, cela s’entretient !
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merveilleux conseils.