La ville grise et bétonnée, c’est terminé ! Place à la ville verte, nourricière, où poussent arbustes, arbrisseaux, mais aussi fruits gourmands, légumes oubliés et fleurs comestibles. Depuis quelques années, les jardins partagés se multiplient un peu partout en ville. Pour le plus grand bonheur des citadins à la main verte.
Qu’est-ce qu’un jardin partagé ?
En théorie, les jardins partagés sont créés et gérés par des habitants. Souvent, les jardiniers urbains cultivent ensemble les parcelles et se partagent la récolte. Le développement du lien social est une composante importante de ces lieux de vie, qui bien souvent, sont ouverts au publics. En pratique cependant, le terme de « jardins partagés », regroupe des réalités très diverses. Il peut aussi être question de jardins familiaux (que l’on appelait avant jardins ouvriers). Ici, la plupart du temps, chaque famille a sa parcelle, qu’elle cultive comme elle l’entend. Mais il peut également s’agir de jardins d’insertion ou de jardins pédagogiques.
Les potagers à la ville n’ont rien de nouveau. Le quartier du Marais, à Paris, était un haut lieu de l’agriculture urbaine, au 19ème siècle. On ne comptait pas moins de 8 500 jardiniers urbains. Ils cultivaient une surface égale à un sixième du territoire parisien ! Ces petites exploitations ont peu à peu disparu. Mais jamais totalement. Une poignée d’entre elles ont résisté. Et peu à peu des jardins collectifs renaissent. Sur une toiture, une friche, le rebord d’un balcon, dans une cour de récréation, au pied d’un immeuble ou d’un arbre… Chaque recoin de la ville peut être prétexte à cette nouvelle végétalisation.
Les potagers urbains renaissent à Paris, et ailleurs
« Au début des jardins partagés, en 2003, l’objectif était de créer du lien social ; l’aspect alimentaire était presque balayé, explique dansTélérama Christine Aubry, responsable à l’Inra de l’équipe Agricultures urbaines. La Mairie voulait notamment se dédouaner par rapport à d’éventuels problèmes de sols pollués. Mais aujourd’hui, on voit arriver une forte demande d’accès à la terre de la part des citadins pour faire pousser des choses à manger. Il peut s’agir de classes défavorisées qui veulent, par exemple, cultiver des framboises parce que c’est trop cher dans le commerce ; mais aussi de jeunes couples des classes moyennes, avec enfants, qui cherchent de la qualité. »
Et ça marche. Pour preuve, en 2003, la Ville de Paris comptait cinq jardins partagés. Aujourd’hui, elle en dénombre une centaine. Les listes d’attente pour profiter d’un petit lopin de terre sont longues. Très longues. Même chose dans les autres villes françaises. Il semblerait que nous soyons tous avides d’un retour à la terre et d’une alimentation plus saine et locale. Plus de mille jardins collectifs ont pousser ces dernières années en France. Dans certaines régions, comme en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Bretagne, on en compte plus de 350. Dans certaines beaucoup moins. Comme en Nouvelle-Aquitaine, où l’association régionale en recense à peine plus de 20. Mais de nouveaux jardins continuent à voir le jour chaque année. En Occitanie, par exemple, ils sont quinze à être en cours de création.
Faire pousser des choses à manger
Les Incroyables Comestibles vont même plus loin. Ce mouvement est né au Royaume-Uni dans une petite ville proche de Manchester, au lugubre nom de Todmorden. En anglais, le mouvement s’appelle les « Incredible Edibles ». Le concept : créer dans les villes des potagers où tout le monde puisse se servir, librement. Si vous avez déjà été interpellé par des panneaux « Nourriture à partager » plantés sur une minuscule parcelle, servez-vous. C’est fait pour ça ! A Albi, le concept a très bien marché. On trouve même une carte des jardins accessible en ligne.
Envoyez-nous des photos
Regardez autour de vous, vous serez certainement surpris d’apercevoir des potagers impromptus chez vos voisins, sur le chemin que vous empruntez tous les jours pour vous rendre au bureau, etc. N’hésitez pas à nous envoyer vos photos de ces jardins venant égayer nos villes à deborah@monquotidienautrement.com. Nous en publierons certaines !