Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités ont l’obligation de proposer aux habitants de leur commune des solutions de compostage de proximité. Une façon d’encourager et de généraliser le tri des biodéchets, aussi appelés déchets organiques. Les restes d’aliments, les épluchures, les coquilles d’œufs… Mais aussi les déchets verts. Voici notre guide pour bien faire son compost.
En France, la situation s’améliore
Avant la mise en place de cette mesure, chaque année, 5,5 millions de tonnes de biodéchets n’étaient pas valorisées et réutilisées en France (d’après l’association Zero Waste France). Et pour cause, seulement 6,2% de la population avaient accès au tri des biodéchets en 2019. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), et comme nous le raconte le média Vert, en janvier 2025, soit un an après cette mesure, la situation s’était bien améliorée : 40 % des Français avaient accès à une solution de tri adaptée. 40 % c’est un bon colossal mais il y a encore une large moitié à équiper. Des efforts sont attendus du côté des collectivités.
Le compostage : à quoi ça sert ?
Trier les déchets, ça permet de les valoriser, plutôt que de les brûler ou de les enterrer pour les faire disparaître. Et pour cela, rien de mieux que le compostage. Les biodéchets que vous mettrez dans votre bac à compost vont se décomposer au fil des mois. Après 6 à 12 mois de décomposition, votre compost sera arrivé à maturation. À l’issue de ce processus, vous obtiendrez une terre riche et fertilisante. Avec votre compost, plus besoin d’acheter de terreau. Il vous servira à nourrir vos plantations ou à réaliser vos prochains semis.
Que mettre dans le bac à compost ?
Afin de permettre aux déchets organiques de faire le meilleur compost possible, certaines recommandations sont à prendre en compte. La première, bien équilibrer les apports de matières dites vertes et brunes. Il faut en mettre autant de chaque. L’idée est d’arriver au bon taux d’humidité, afin de favoriser le compostage. Il est aussi recommandé de l’aérer en le retournant à l’aide d’une pelle ou d’une fourche à intervalles réguliers.
Les déchets verts, ce sont ceux qui viennent de votre cuisine : les épluchures de fruits et de légumes, le marc de café, le thé (même en sachet), la pelouse tondue, les plantes vertes, etc. Riches en azote, ils permettent ensuite la fertilisation des sols. En plus, ils sont plein d’eau et se décomposent assez rapidement.
Attention cependant à ne pas mettre le résultat de votre tonte de gazon en trop grande quantité, ça risquerait d’étouffer le mélange.
Les végétaux bruns, quant à eux, sont riches en carbone et mettent plus de temps à se décomposer. Il s’agit des déchets secs, comme les feuilles séchées, la sciure de bois, les morceaux d’écorce, les céréales, ou encore le carton, par exemple.

À cela, vous pouvez ajouter d’autres déchets, de manière plus modérée. Des coquilles d’œuf en morceaux, des restes de féculents, des épluchures d’agrumes, des fruits à coques, peuvent compter parmi ces ajouts ponctuels.
En revanche, il est conseillé d’éviter les produits laitiers, la viande ou le poisson, qui peuvent entraîner de fortes odeurs (en particulier dans le compost collectif) et attirer les animaux. Les noyaux sont aussi à éviter, car ils pourraient germer dans le mélange. Enfin, les déchets non-organiques sont à bannir : le métal, le verre et le plastique (même s’il est dit « compostable », comme c’est le cas des emballages pour fruits et légumes, par exemple). Tout comme les restes de litières d’animaux domestiques.
Les différentes techniques de compostage
Votre technique va dépendre de votre lieu de vie : combien êtes-vous dans le foyer, avez-vous accès à un jardin, votre collectivité met-elle à disposition des bacs de collecte, etc.
Si vous avez un jardin assez spacieux, vous pouvez faire votre propre bac à compost. Vous pouvez le construire avec des palettes, par exemple. Mais c’est aussi possible de faire simplement un tas dans un endroit reculé et abrité, sous un arbre par exemple. Dans les deux cas, il faut penser à le retourner de temps à autre, afin de l’aérer.
Ensuite, vous pouvez aussi disperser vos déchets organiques directement à la surface de votre jardin. Par exemple, sur le futur emplacement de votre potager ou d’un massif. L’important dans cette technique et de bien étaler vos déchets, et de ne pas étouffer le sol.
Si vous n’avez pas de jardin, ou que celui-ci n’est pas suffisamment grand, il existe également le vermicompostage (ou lombricompostage). Il s’agit d’une méthode à base de vers de terre, qui favorisent la transformation de vos biodéchets. Différents modèles sont disponibles dans le commerce. Si vous le réalisez correctement, aucune odeur ne se dégage de cette technique.
Si vous ne souhaitez pas avoir recours aux vers, vous pouvez aussi opter pour un composteur de cuisine. Celui-ci est équipé d’un robinet, qui vous permet de récupérer un engrais liquide en prime. Il est généralement vendu avec des micro-organismes (comme par exemple des bactéries lactiques, levures, certaines qualité de champignons, etc), qui permettent la fermentation, et donc la décomposition rapide de vos déchets sans qu’ils ne pourrissent.
Le compost collectif
Si vous habitez en milieu urbain, de nombreuses villes mettent à disposition de leurs habitants des bacs à compost collectifs. Ces derniers leur permettent d’y déposer régulièrement leurs déchets organiques, et parfois de les récupérer sous forme de terreau à l’issue de la période de décomposition.
Afin d’utiliser ces bacs, il est conseillé de trier ses déchets comme expliqué plus haut, à l’aide d’un récipient dédié dans votre cuisine, aussi appelé bio-seau. Une fois vos déchets déposés dans le bac collectif, ne pas oublier d’y ajouter de la matière sèche, souvent mise à disposition à côté du lieu de collecte. Rien de plus simple !
