On rechigne toujours un peu à jeter ses épluchures dans une poubelle classique. Eh bien, sachez que même en ville, d’autres solutions existent. Le compostage n’est réservé ni à ceux qui vivent à la campagne, ni aux citadins qui disposent d’un jardinet.
Rennes est une ville pionnière en termes de compostage urbain. « 30% des déchets produits par les habitants peuvent être revalorisés par le compostage, souligne-t-on au service de gestion des déchets de l’agglomération. D’autant que les déchets organiques sont riches en eau et donc brûlent mal ». Incinération inintéressante donc.
En 1996, la ville commence à vendre des composteurs à prix réduit pour les propriétaires d’un jardinet. Dix ans plus tard, elle met en place le compostage collectif. Aujourd’hui, l’agglomération compte deux cents sites, pourvus de bennes de 320 litres dans lesquelles les habitants peuvent déposer leurs déchets. Une initiative concluante puisqu’au final, un tiers des ménages concernés joue le jeu.
N’oubliez pas de brasser
Il faut tout de même superviser l’opération. Des formations sont proposées gratuitement. On y apprend les règles d’or du compostage. Il faut par exemple un équilibre entre les matières humides que sont les épluchures etc, et les matières carbones, comme les boîtes d’oeuf ou les feuilles mortes, ce qui permet d’éviter mauvaises odeurs et moucherons. Il faut également brasser le mélange pour aérer le compost. Sinon, cela peut produire du méthane. Un gaz vingt-et-une fois plus nocif que le CO2.
Et pensez aux vers
Si votre ville ne s’est pas encore lancée dans la mise sur pied de site collectifs, vous pouvez toujours opter pour les lombricomposteurs. Passage obligé: vous devrez adopter quelques lombrics. Les plus voraces possibles. Les petites boîtes pour appartements utilisent l’activité naturelle des vers de terre, nourris par vos déchets. Il n’y a donc pas de fermentation comme pour le compost classique. Le lombricompostage (ou vermicompostage) produit deux engrais naturels, l’un solide, le vermicompost, l’autre liquide, le thé de compost. Et le tout ne produit pas d’odeur, ce qui rend le procédé fort commode lorsqu’on vit en appartement, et qu’on a peu de déchets. Au résultat, vous utiliserez moins de sac poubelles et nourrirez vos jardinières naturellement.