On tente de résoudre 14 dilemmes écolo avec « Écolo mon cul ! »

La voiture électrique est-elle vraiment plus écologique que la voiture thermique ? Vaut-il mieux investir dans une cup ou continuer à se protéger avec des tampons lors des règles ? Les sacs en plastique sont-ils aussi vilains qu’ils y paraissent ? La liseuse gagne-t-elle vraiment le match face aux livres en papier ? Dans Écolo mon cul ! 14 dilemmes du quotidien pour aller au-delà du bullshit écologique, l’ingénieur en éco-conception Pierre Rouvière prend le temps, avec son co-auteur Barnabé Crespin-Pommier, de revenir sur des sujets qui font tourner en bourrique les écolos convaincus.

Cerner la complexité des enjeux écologiques

Avec un ton humoristique, les auteurs s’attardent surtout sur la complexité des enjeux écologiques pour démonter les fausses bonnes idées. Un produit qui réduit les émissions de gaz à effet de serre lors de sa production ne les réduit pas forcément sur l’ensemble de sa durée de vie. Un produit dont le cycle de production est revu pour réduire les émissions de gaz à effet de serre peut paradoxalement augmenter ses impacts sur la destruction de la biodiversité… Or dans la crise écologique, il n’y a pas que le réchauffement climatique à combattre.

L’analyse du cycle de vie d’un produit, pour tout prendre en compte

Les promesses écolo sont ainsi rarement aussi vertueuses sur tous les plans que ce que les entreprises veulent nous le faire penser, de manière consciente ou non. Dans Écolo mon cul !  Pierre Rouvière explique avec pédagogie son outil de travail de tous les jours : « l’analyse du cycle de vie » d’un produit. Il revient aussi sur des enjeux sociaux, en passant en revue plusieurs études psychologiques, sociologiques ou anthropologiques, qui permettent de mieux comprendre pourquoi certains gestes sont contre-productifs ou quel public il vaudrait mieux viser, par exemple, pour réduire l’usage des SUV (majoritairement utilisé par des hommes).

En prenant pour prétexte un retour dans sa famille lors du traditionnel repas de Noël et des emplettes à faire pour le préparer, le narrateur se fait proche de nous. Non, le sac en papier n’est pas forcément plus vertueux que le sac en plastique, car il est plus fragile et peut transporter moins de kilos de courses. Mais le sac en plastique est inévitablement néfaste si on en consomme un à chaque tournée de courses. Le mieux est donc encore d’utiliser un sac cabas que l’on pensera emmener à chaque fois.

Au-delà des idées préconçues

Intelligent sans être moralisateur, Écolo mon cul ! est un livre nécessaire pour prendre conscience des enjeux globaux de l’écologie et aller au-delà de certaines idées préconçues. Il aide à faire certains choix, tout en éveillant surtout notre esprit critique pour voir au-delà des slogans marketing. De quoi réinjecter un peu de raison dans nos débats écologiques et nous armer face au « bullshit écologique ».