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Reportage

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La famille Musy zéro déchet – épisode 2 : le défi

Courses en vrac, ateliers couture et cuisine fait maison.

Le placard avec les ingrédients achetés en vrac chez les Musy © O. Musy

Paru le 21 novembre 2023, modifié le 21 décembre 2023

Ecrit par Mathilde de Mon Quotidien Autrement

« Mais pourquoi la poubelle jaune est-elle aussi remplie », se demandait la famille Musy, dans le premier épisode du reportage chez elle. C’est en partant de ce constat, insatisfaite des déchets qu’elle produisait, y compris ceux censés être destinés au tri, qu’elle s’est lancée le défi de devenir une « famille zéro déchet ».

À côté de chez eux dans l’Essonne, le Siom, le centre de collecte et de traitement des ordures ménagères local, organisait depuis quelques années un « défi zéro déchet » pour encourager les particuliers à réduire ce qui allait à la poubelle. Olivier et Marie-Pierre ont pu prendre part à la promo 2020-2021, avec leurs deux enfants Lauriane et Brieuc.

Des ateliers pour aller de la prise de conscience vers la pratique

Une soixantaine de familles s’est prise au jeu en même temps qu’eux. « J’ai senti un cadre qui allait nous permettre d’être accompagnés, d’apprendre des choses et d’évoluer », se rappelle Marie-Pierre. Un premier atelier – celui du « sac à dos écologique » – a permis de comprendre l’intérêt d’une telle démarche zéro déchet. « Avec cet atelier, on a compris tout ce que la fabrication d’objets nécessite comme matériau, minerai, énergie… », décrit encore la mère de famille, au large sourire.

D’autres ateliers sont venus agrémenter le défi tout au long de l’année, plus tournés vers la pratique, animés par l’association Ose ZD, l’antenne de Zero Waste France en Essonne. « C’étaient surtout des ateliers d’échange, pas uniquement un moment où l’on venait nous donner des solutions », précise Olivier, qui a, par exemple, pu faire profiter le groupe de son expérience dans la conception de produits d’entretien maison ou dans la gestion d’un compost.

La famille Musy s’est donc mise à fabriquer des « bee wraps » (alternative au film alimentaire). Elle a (ré)appris quelques basiques de la couture pour réparer plutôt que jeter et pour réaliser des sacs à vrac ou des lingettes démaquillantes. Elle a aussi découvert les fondamentaux de la permaculture à appliquer dans leur jardin. Le tout

Faire les courses autrement

L’une des premières étapes a aussi consisté à tout peser chez eux : le poids des déchets allant dans la poubelle des ordures ménagères, ceux allant dans la poubelle jaune de tri sélectif et ceux allant au compost. C’est à partir de cette évaluation de départ que la famille a pu constater sa progression. Car « c’est surtout un défi par rapport à soi-même, plus qu’un défi pour devenir le meilleur ambassadeur du zéro déchet », décrit Olivier.

Ce qui a été le plus dur : s’habituer à une nouvelle façon de faire les courses. Les Musy ont redécouvert fromager, boucher, épicerie en vrac à proximité… Autant d’artisans locaux qui doivent être contents d’avoir trouvé ces nouveaux clients soutenant leur activité. « Avant, on allait au supermarché deux à trois fois par mois. Aujourd’hui, on n’y va plus que deux fois par an, pour le papier toilette qu’on n’a toujours pas trouvé en vrac et pour les cartouches d’imprimante », énumère Olivier. Il a aussi fallu se questionner sur tous les autres achats : est-il possible de trouver d’occasion, de faire soi-même ou de réparer ?

Faire ses courses en vrac nécessite d’avoir ses propres contenants et donc d’anticiper sa liste de courses pour savoir combien et lesquels emporter. Au départ, Olivier vivait cette préparation « de manière contrainte », se souvient-il. Puis, à force de répéter le geste, il affirme le faire aujourd’hui « sans effort ». Et pour ajouter une dose de plaisir, il embarque désormais un ou deux contenants en plus si quelque chose lui donne envie sur place.

Réinvestir la cuisine

Et après les courses, il a fallu passer plus de temps en cuisine. Une transition facilitée par l’épidémie de Covid, qui réclamait de passer plus de temps à la maison. Les Musy ont essayé le batch cooking le dimanche, une technique consistant à préparer d’un coup plusieurs repas. Mais cela n’a pas duré très longtemps, car cela demandait beaucoup d’organisation. « Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est qu’on ne cuisine jamais pour un seul repas, complète Marie-Pierre. On fait des restes, on assume de manger plusieurs fois la même chose ou on les arrange d’une nouvelle façon. »

Pour aller au bout de la démarche, Olivier, Marie-Pierre et Lauriane l’assurent : « Il faut prendre ça de manière ludique ». Un moyen de ne plus penser aux contraintes et de se concentrer sur l’objectif. C’est ainsi d’ailleurs qu’ils ont largement dépassé leurs espérances et transformé de manière plus radicale leur mode de vie, comme ils nous en parleront bientôt dans l’épisode 3 : le bilan.

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