L’actualité nous le rappelle régulièrement : le changement climatique a déjà un impact sur nos vies et nos activités économiques. Pourtant, nous avons le pouvoir d’agir en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Comment faire ? Voici les 7 questions à se poser avant de chercher à réduire son empreinte carbone :
1. Où j’en suis ?
Pour agir, le mieux est de commencer par calculer son empreinte carbone. Ce concept est né dans les années 1990. L’empreinte carbone comprend tout : les transports, l’alimentation, le chauffage, les achats, y compris les objets importés. Elle varie beaucoup dans le monde. Un Français émet environ 10 tonnes par an (voir le détail du calcul ici). C’est deux fois plus aux États-Unis. Sur la planète, la moyenne est de 6,5 tonnes. C’est bien au-dessus des 2,5 tonnes d’un habitant d’Asie du Sud-Est.
On peut calculer sa propre empreinte carbone avec le simulateur de l’ADEME. Ou faire comme les journalistes de FranceInter : participer à un atelier 2 tonnes.
2. Les écogestes, c’est utile ?
Ça dépend desquels. Trier ses mails permet surtout de réduire son stress. Si on veut réduire son empreinte carbone, mieux vaut garder son téléphone ou sa télé le plus longtemps possible. Pour avoir les bons ordres de grandeur en tête et ne pas perdre son énergie dans des écogestes peu utiles, nous vous recommandons le site ImpactCO2 de l’ADEME. Vous pourrez y découvrir le « poids » CO2 de votre t-shirt ou de votre armoire. Nous vous recommandons également notre guide pratique « Comment réduire votre impact carbone » qui vous donnera en 2 minutes de lecture les grands axes à mettre en place.
3. Bon, mais comment faire concrètement ?
Le truc mnémotechnique pour réduire son empreinte carbone c’est : éviter – réduire – compenser. Dans cet ordre.
Un exemple ? C’est le printemps, et on aurait bien envie de petits pulls légers ou d’une robe colorée. On va d’abord vérifier (tout au fond de) l’armoire s’il n’y aurait pas déjà l’habit désiré. Si c’est oui, on a évité un achat. Si ce n’est pas le cas, on peut privilégier la seconde main. Rien ne nous plaît ? Il existe heureusement des marques françaises écolo qui permettent de réduire son impact.
On peut questionner ainsi nos besoins afin de réduire l’achat de neuf et en gardant le plus longtemps possible nos habits, meubles ou appareils numériques. Et si l’électroménager tombe en panne, il est possible de le réparer ou de l’acheter en reconditionné.
4. Tout ça m’angoisse trop !
Julia Steinberger est une économiste suisse, membre du GIEC, est très éco-anxieuse. Dans cette interview bouleversante, elle explique en quoi les actions avec le collectif Dernière Rénovation l’aident à ne pas sombrer dans la dépression.
Agir. Tous les éco-anxieux vous recommanderont ce remède. Passez à l’action, surtout au sein d’un collectif, permet de se sentir utile, d’augmenter son impact et de partager ses doutes, colères ou espoirs.
5. Comment avoir plus d’impact ?
Justement, en passant à l’échelle collective. Comme le dit l’adage : « L’union fait la force ». La lutte contre le changement climatique ne fait pas exception. Alors agissons, ensemble, chacun dans le domaine qui lui convient le mieux : jardins de quartiers partagés, ateliers de sensibilisation, budgets participatifs, manif coup de poing, travail artistique sur de nouveaux imaginaires, etc.
6. Comment changer ?
Changer ses habitudes, il n’y a rien de plus difficile ni de plus long. Toutes celles et ceux qui ont arrêté de fumer ou ont perdu du poids vous le diront. Il faut changer des automatismes, mais aussi des moments « doudous ». C’est dur. Si on veut avoir une alimentation moins carnée, ça va prendre du temps. Autant le savoir et ne pas se décourager tout de suite. Et la meilleure manière d’apporter et d’ancrer un changement, c’est grâce au… plaisir ! Les plats végétariens, ça peut être savoureux, épicés, grillés, surprenants, croustillants, gourmands. Vous trouverez des idées ici et là. Nous vous recommandons aussi d’y aller étape par étape : je commencer par manger de la viande un jour sur deux puis trois fois par semaine, puis deux fois.
7. Et la biodiversité dans tout ça ?
L’avoir dans le viseur, c’est éviter des erreurs ! Les solutions qui ne se concentrent que sur la réduction du CO2 ne sont pas toujours bonnes pour la biodiversité. Comme par exemple les voitures électriques, qui n’émettent pas de CO2 en roulant, mais dont les composants du moteur nécessitent l’extraction de tonnes de matériaux. Au contraire, les solutions qui favorisent la biodiversité réduisent les gaz à effet de serre et améliorent notre qualité de vie.
Pour mieux comprendre ce qu’est la biodiversité vous pouvez participer à un atelier de sensibilisation, ou la favoriser et l’observer dans votre jardin.