À l’image du Nutri-score sur les produits alimentaires ou de l’étiquette « énergie » sur les appareils électroniques, les produits ménagers, qui présentent des dangers à bien des égards, pourraient bientôt être notés.
C’est en tout cas ce que recommande l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un avis rendu public le 5 février 2025. Ainsi, les consommateurs seraient rapidement informés de ce que ces produits contiennent mais aussi de leur potentielle dangerosité. Parce qu’il faut bien l’admettre, il est souvent difficile de déchiffrer en détail la composition de ce type de produits.
Plusieurs critères de notation
Pourtant, les produits ménagers peuvent contenir des composants dangereux pour notre santé, ainsi que pour l’environnement. Un certain nombre de ces ingrédients est qualifié par l’Anses de « substances particulièrement préoccupantes ».
Ces dernières peuvent avoir des impacts sur notre santé. On parle ici, par exemple, de propriétés cancérogènes, mutagènes, de perturbations endocriniennes, ou encore provoquant des allergies respiratoires. Certaines, comme celles classées cancérogènes, sont interdites à trop forte dose dans les produits ménagers.
Ces produits d’entretien peuvent aussi contenir des « substances persistantes, biocumulatives et toxiques » (SPBT). Celles-ci s’accumulent dans l’environnement comme dans le corps humain, et peuvent ainsi avoir un effet nocif sur le long terme.
À cela, s’ajoutent d’autres critères. Le produit est-il sous forme de gel ou de spray ? Le deuxième étant plus invasif. Quel est le nombre de substances ? Plus il est élevé, plus le risque d’un « effet cocktail » est fort. Chacune pouvant réagir aux autres, et ainsi augmenter la toxicité du produit. La présence de parfum ou de colorant a aussi un effet aggravant sur la dangerosité.
Une évaluation, sous quelle forme ?
L’Anses propose de catégoriser les produits ménagers selon leur niveau en terme de dangers, et a testé sa méthode sur 72 d’entre eux afin d’en évaluer la pertinence.
Le calcul de deux scores est envisagé. L’un correspondant à l’impact sur la santé humaine. L’autre à celui sur l’environnement. En effet, un bon score dans l’un des deux domaines n’est pas toujours synonyme d’une absence de danger pour l’autre.
L’intérêt de cette mise en place serait d’être le plus transparent possible sur le contenu de ces produits du quotidien, et de leur impact sur notre vie. Mais aussi, d’inciter les fabricants à faire mieux.
Plusieurs pistes sont évoquées. Par exemple, « limiter voire supprimer les substances jugées les plus préoccupantes », donc cancérogènes, mutagènes ou les perturbateurs endocriniens. Mais aussi, diminuer le nombre de substances dans chaque produit, afin d’éviter « l’effet cocktail ».
À la suite de cet avis émis par l’Anses, c’est maintenant au gouvernement de prendre les choses en main. Reste à voir ce qui sera réellement mis en place.