Dans le parc de l’Observatoire, à Meudon, Nicolas fait son jogging comme bien d’autres… ou presque. Lui n’a pas de chaussures au pied, et semble très bien s’en porter malgré la fraîcheur de cette journée d’automne. « C’est encore plus agréable à cette saison, il ne fait pas encore trop froid et les feuilles mortes tapissent le sol », sourit-il entre deux foulées. Mais qu’est ce qui peut bien pousser quiconque à quitter ses chaussures?
Ecoutez Nicolas :
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« On est devenu feignant du pied »
Les Anglo-Saxons ont même un mot pour cela : le barefooting. La pratique, vieille comme le monde, a connu un regain de popularité en 2009, avec le livre « Born to Run » d’un Américain, Christopher McDougall. Il y raconte sa conversion après un séjour chez les Tarahumaras, au Nord du Mexique, un peuple réputé pour son endurance à la course, avec seulement des huaraches aux pieds. Les huraraches, ce sont les chaussures les plus simples imaginables : une fine semelle, et quelques cordes. Ce qu’on appelle la course minimaliste. C’est d’ailleurs par cela que Nicolas a commencé, comme bien d’autres adeptes de barefooting. Il y a deux ans, il s’achète des Vibram Five Fingers, les fameux « gants pour pieds », et très progressivement finit par courir pieds nus. « Il faut aller très doucement, laisser le temps au corps de s’adapter. On est devenu feignant du pied! ». S’adapter ? La course pieds nus est-elle si différente que ça ?
Du talon au milieu du pied
La principale différence, c’est que pieds nus, il est impossible d’attaquer la foulée par le talon, ce que nous faisons avec des chaussures. Avec des chaussures, le choc, bien qu’amorti, serait bien plus violent que lors d’une foulée barefoot. Pieds nus, il s’agit de fouler le sol avec le milieu du pied, le corps penché plus en avant.
Christian, grand adepte de barefooting qui s’occupe même d’un site sur le sujet, y rappelle les quelques principes de la foulée barefoot :
- Une foulée rapide – au moins 180 pas/minute
- Une foulée ramassée – même amplitude que la marche à pied
- Une attaque par le milieu du pied – pas sur le talon, ni sur les orteils
- Une adoption progressive de cette nouvelle façon de courir, pour éviter les blessures